Les épidémies acridiennes pourraient se propager à de nouvelles régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) dans un contexte de hausse des températures mondiales et de survenue d’événements météorologiques extrêmes. Selon une nouvelle étude menée par des scientifiques de Chine et de Singapour, le réchauffement climatique pourrait intensifier les essaims de criquets en Afghanistan, en Iran et au Turkménistan en créant des conditions favorables à la reproduction et à l’essaimage des criquets pèlerins.
Le réchauffement climatique est le principal responsable de la menace croissante du criquet pèlerin, affectant la production agricole et la sécurité alimentaire, selon le nouveau document de recherche. Les scientifiques impliqués dans l’étude se sont concentrés sur les épidémies acridiennes spatialement synchronisées dans la région MENA. Ils ont développé un cadre basé sur des données pour déterminer le risque composé de ces ravageurs agricoles dans la région MENA et le rôle du réchauffement climatique de la Terre.
Ces dernières années, de multiples essaims de criquets ont été signalés dans différentes parties du monde, notamment en Asie du Sud, en Asie de l’Ouest et en Afrique de l’Est, notamment en Éthiopie et en Somalie. La fuite et la destruction des criquets pèlerins provoquent des dommages économiques dans le secteur agricole, affectant des millions de personnes. On sait que ces sauterelles à petites cornes préfèrent pulluler dans les régions arides. Cependant, la hausse des températures pourrait également les forcer à se propager.
Résidus acridiens dans la région MENA
Dans l’étude publiée dans la revue Avancées scientifiques Mercredi 14 février, des épidémies acridiennes dans la région MENA menacent plus de 20 % des pays qui présentent un risque élevé d’invasions acridiennes spatialement synchronisées entre 1985 et 2020, une période dominée par des vents ou des inondations simultanés. Les chercheurs ont découvert que certains criquets pèlerins sont également susceptibles d’infester les zones arides touchées par des précipitations extrêmes.
En outre, les vagues de chaleur et les sécheresses liées au réchauffement climatique rendent les invasions acridiennes plus fréquentes et élargissent leur couverture. Le document de recherche suggère que, si le réchauffement climatique n’est pas atténué, l’ouest de l’Inde et l’ouest de l’Asie centrale pourraient devenir des foyers d’invasion acridienne dans les décennies à venir.
Que sont les criquets pèlerins ?
Le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) est une espèce de locus appartenant à la famille Acrididés et on les trouve souvent dans les déserts et les environnements secs d’Afrique du Nord, d’Afrique de l’Est, de la péninsule arabique et de l’Asie du sud-ouest. En effet, les insectes préfèrent vivre dans des températures relativement chaudes autour de l’équateur par rapport aux températures froides des hémisphères extrêmes nord et sud.
Les criquets pèlerins appartiennent à une douzaine d’espèces de sauterelles à petites cornes connues pour changer de comportement et former des essaims pouvant être denses et très mobiles, selon la Commission des Nations Unies pour le contrôle du criquet pèlerin dans la région centrale.
Les essaims de criquets pèlerins sont pour la plupart limités aux déserts semi-arides et arides des régions mentionnées qui reçoivent moins de 200 millimètres de pluie par an.
Ces dernières années, depuis 2020, les infestations acridiennes ont détruit ou endommagé les cultures, les arbres et les pâturages sur le continent africain, dans la péninsule arabique et en Asie du Sud, y compris en Inde. Dans les régions économiquement fragiles, les essaims de criquets peuvent même conduire à la famine, car de vastes étendues de terres agricoles sont affectées par les insectes ravageurs des récoltes.