Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique et du changement climatique. L’un des moyens de réduire la quantité de CO2 dans l’atmosphère est de le stocker dans les sols, notamment dans les terres agricoles.
Ce processus est appelé séquestration du carbone et est souvent présenté comme une stratégie bénéfique à la fois pour l’environnement et la sécurité alimentaire.
Cependant, certains experts ont récemment émis des doutes quant à l’efficacité et à la faisabilité de la séquestration du carbone dans les sols agricoles.
Le potentiel et les défis de la séquestration du carbone dans les sols agricoles
Les sols sont constitués de matière organique contenant du carbone absorbé par les plantes depuis l’atmosphère par la photosynthèse.
Lorsque les plantes meurent, une partie de ce carbone est stockée dans le sol pendant une longue période, tandis qu’une autre partie est rejetée dans l’air sous forme de CO2.
La quantité de carbone stockée dans les sols dépend de nombreux facteurs, tels que le climat, le type de sol, la végétation et la gestion des terres.
Selon certaines estimations, le sol pourrait séquestrer plus d’un milliard de tonnes de carbone supplémentaires chaque année, ce qui contribuerait à atténuer le changement climatique en éliminant le CO2 de l’air.
Pour y parvenir, les agriculteurs devraient adopter des pratiques qui augmentent la quantité et la stabilité de la matière organique dans leurs sols, comme la plantation de cultures pérennes, l’utilisation de cultures de couverture, la réduction du travail du sol, la restauration des zones humides et la pratique de l’agroforesterie.
Ces pratiques pourraient également améliorer la santé des sols et la production alimentaire en améliorant la fertilité des sols, la rétention d’eau, le contrôle de l’érosion et la biodiversité.
Cependant, il existe également de nombreuses limites et incertitudes associées à la séquestration du carbone dans les sols.
Tout d’abord, il est difficile de mesurer et de surveiller la quantité réelle de carbone stockée dans les sols, car elle varie considérablement dans l’espace et dans le temps.
De plus, on ne sait pas exactement combien de temps le carbone stocké restera dans le sol, car il peut être facilement perdu en raison de changements dans l’utilisation des terres, la gestion ou le climat.
Par exemple, si un agriculteur décide de labourer ou de convertir une prairie en terre cultivée, le carbone qui était auparavant stocké dans le sol sera rejeté dans l’atmosphère.
Par conséquent, la séquestration du carbone dans le sol nécessite un engagement et une vérification à long terme de la part de millions d’agriculteurs à travers le monde.
Un autre défi est que le changement climatique lui-même pourrait réduire la capacité des sols à stocker du carbone. À mesure que la planète se réchauffe, la décomposition de la matière organique des sols pourrait s’accélérer, libérant davantage de CO2 dans l’air.
Cela pourrait créer une boucle de rétroaction positive, dans laquelle une perte accrue de carbone dans le sol entraînerait un réchauffement accru, ce qui entraînerait davantage de perte de carbone dans le sol.
Ceci est particulièrement inquiétant dans les régions où les sols contiennent de grandes quantités de carbone, comme le pergélisol arctique.
La nécessité d’une approche équilibrée et holistique
Face à ces défis et incertitudes, certains experts se demandent si la séquestration du carbone dans les sols agricoles est une solution fiable et suffisante pour lutter contre le changement climatique.
Ils ont fait valoir que trop se concentrer sur la maximisation du stockage du carbone pourrait ne pas être optimal pour les objectifs climatiques et de sécurité alimentaire.
Par exemple, stocker du carbone supplémentaire dans certains sols peut réduire leur productivité ou augmenter leurs émissions d’autres gaz à effet de serre, comme l’oxyde nitreux ou le méthane.
Par conséquent, ils ont suggéré que nous devions passer de la maximisation du stockage du carbone à son optimisation, en tenant compte des compromis et des synergies entre les différents services et fonctions écosystémiques.
En outre, ils ont souligné que la séquestration du carbone dans le sol ne devrait pas être considérée comme une alternative ou un substitut à la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant d’autres sources, mais plutôt comme faisant partie d’une approche globale et intégrée combinant des stratégies d’atténuation et d’adaptation à plusieurs échelles. et secteurs.
En d’autres termes, nous devons à la fois réduire nos émissions et accroître nos puits de CO2, tout en améliorant notre résilience et notre adaptation aux impacts du changement climatique.
L’étude conclut en affirmant que la séquestration du carbone dans les sols agricoles est une stratégie prometteuse mais complexe et incertaine pour lutter contre le changement climatique.
Elle présente des avantages potentiels à la fois pour l’environnement et la sécurité alimentaire, mais elle se heurte également à de nombreux défis et limites.
Par conséquent, nous devons adopter une approche équilibrée et holistique qui prend en compte les multiples dimensions et interactions des systèmes pédologiques.
Nous devons également compléter la séquestration du carbone dans le sol par d’autres mesures visant à réduire nos émissions de gaz à effet de serre provenant de diverses sources.
Ce n’est qu’alors que nous pourrons espérer atteindre nos objectifs climatiques et assurer un avenir durable pour nous-mêmes et pour notre planète.
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