Il prospérait autrefois, mais après 800 ans d’extraction extrême des eaux souterraines, le Sahara s’est asséché et s’est transformé en un désert brûlant.
Sahara : d’une savane luxuriante à l’endroit le plus hostile de la planète
Au cœur du Sahara, il y a des milliers d’années, dans le sud-ouest de la Libye, un ancien empire a construit des villes et des villages, présentant le premier exemple de prospérité de l’humanité sans rivières ni lacs à proximité.
Cette réalisation durable, désormais comprise, met en lumière l’ingéniosité humaine et sert de mise en garde contre le gaspillage des dons de la Terre.
Pendant 5 000 ans, le Sahara s’est avéré l’un des environnements les plus hostiles. Pourtant, avant cela, il ressemblait au Serengeti avec beaucoup d’eau et de gibier, marquant un pôle d’innovation comme la poterie.
Les Garamantes, bâtissant leur société il y a 2 400 ans, faisaient face au formidable Sahara, mais les vestiges d’un passé fertile, comme Wadi el-Agial, persistaient sous terre.
800 ans de récolte extrême des eaux souterraines dans l’ancien Sahara
Wadi el-Agial, site remarquable du Sahara, détenait la clé de la civilisation florissante des Garamantes.
Pour accéder aux eaux souterraines essentielles au maintien de l’agriculture, ils ont ingénieusement utilisé des qanats, ou foggara, qui étaient des tunnels en pente creusés dans des collines riches en eau. Cette technique, empruntée à la Perse, leur permettait d’irriguer les vallées en contrebas, défiant le paysage aride.
Les récits historiques masquaient autrefois les réalisations des Garamantes, attribuant souvent le crédit aux Romains.
Cependant, l’archéologie moderne a corrigé ces perceptions erronées, mettant en lumière la véritable ingéniosité des Garamantes.
Pourtant, la question de leur source d’eau restait en suspens jusqu’à ce que le professeur Frank Schwartz révèle le vaste aquifère de grès sous le Sahara, qui, dans le passé, supportait un climat plus humide pendant les saisons des pluies.
Ce bassin versant naturel a fourni de l’eau aux Garamantes pendant des siècles.
Wadi el-Agial apparaissait probablement comme un paradis aux Garamantes. Ils ont exploité le travail des esclaves pour creuser de vastes tunnels, garantissant ainsi l’immunité contre les sécheresses et les inondations.
Isolés par de vastes déserts, ils étaient confrontés à des menaces d’invasion minimes et jouissaient d’un niveau de vie plus élevé que leurs homologues du Sahara.
Malgré leur prospérité, les Garamantes exploitèrent l’aquifère en construisant plus de 450 milles de tunnels, certains atteignant 2,7 milles de long.
Alors que la source d’eau diminuait en raison du changement climatique, leur sort est devenu inévitable. L’ascension et la chute des Garamantes témoignent de l’ingéniosité humaine, de l’ingéniosité et des conséquences d’une mauvaise gestion de ressources précieuses.
Implications d’un Sahara appauvri en eaux souterraines
Malgré tout, les qanats des Garamantes ont résisté au manque de recharge annuelle en eau, mais leurs eaux souterraines autrefois abondantes ont fini par s’assécher, conduisant à l’abandon de la civilisation il y a environ 1 600 ans.
Cette mise en garde historique est parallèle aux défis modernes, comme en témoigne la vallée de San Joaquin en Californie, où les eaux souterraines s’épuisent plus rapidement qu’elles ne peuvent être reconstituées.
Même une année humide ne peut compenser des sécheresses prolongées. Même si les méthodes contemporaines font appel à des pompes plutôt qu’à la gravité, le problème reste le même : la diminution des réserves d’eau souterraine.
Résoudre ce dilemme peut s’avérer coûteux et peu pratique. Essentiellement, l’expérience des Garamantes nous rappelle brutalement les conséquences de l’épuisement des ressources vitales, une leçon dont nous devons tenir compte à une époque où la pénurie d’eau continue de constituer une menace importante.