Espèces envahissantes : un facteur majeur du déclin de la biodiversité et de la dégradation des écosystèmes

Les espèces envahissantes sont des plantes, des animaux ou des micro-organismes non indigènes qui nuisent à l’environnement, à l’économie ou à la santé humaine lorsqu’ils sont introduits dans une nouvelle zone.

Ils peuvent perturber les écosystèmes, propager des maladies, endommager les cultures et menacer la biodiversité indigène.

Selon un rapport historique du groupe consultatif scientifique soutenu par l’ONU pour la Convention des Nations Unies sur la biodiversité, les espèces envahissantes sont l’un des principaux moteurs de la crise mondiale de la biodiversité et coûtent à la société plus de 423 milliards de dollars par an.

Le rapport prévient que le problème des espèces envahissantes augmente à un « rythme sans précédent » et va s’aggraver avant de s’améliorer.

Comment les espèces envahissantes se propagent-elles à travers le monde ?

L’un des principaux facteurs qui facilitent la propagation des espèces envahissantes est l’augmentation du commerce et des voyages à l’échelle mondiale.

De nombreuses espèces envahissantes font du stop sur des cargos, des avions, des trains ou des véhicules qui transportent des marchandises et des personnes à travers les continents.

Par exemple, le longicorne asiatique, un ravageur qui attaque les feuillus, est arrivé en Amérique du Nord et en Europe dans des matériaux d’emballage en bois en provenance de Chine.

Certaines espèces envahissantes sont également introduites intentionnellement par l’homme à diverses fins, comme l’agriculture, l’aquaculture, la chasse ou le commerce d’animaux de compagnie.

Par exemple, le crapaud de canne a été importé d’Amérique du Sud en Australie pour lutter contre les ravageurs de la canne à sucre, mais il est devenu une menace pour la faune indigène.

Un autre facteur contribuant à la propagation des espèces envahissantes est le changement climatique. À mesure que le climat se réchauffe et change, certaines espèces envahissantes peuvent étendre leur aire de répartition et coloniser de nouvelles zones qui ne leur convenaient pas auparavant.

Par exemple, la fourmi rouge, un insecte piqueur originaire d’Amérique du Sud, a envahi certaines parties de l’Amérique du Nord, de l’Australie, de l’Asie et de l’Afrique en raison de sa capacité à tolérer des températures plus élevées et des sécheresses.

Le changement climatique peut également rendre les espèces indigènes plus vulnérables aux invasions en modifiant leurs habitats, leurs sources de nourriture ou leurs interactions avec d’autres espèces.

Quels sont les impacts des espèces envahissantes sur l’environnement et la société ?

Les espèces envahissantes ont des impacts négatifs à la fois sur l’environnement et sur la société à bien des égards.

Ils peuvent rivaliser avec les espèces indigènes et s’en nourrir, réduisant ainsi la taille et la diversité de leur population. Ils peuvent également altérer les fonctions et services des écosystèmes, tels que le cycle des nutriments, la qualité de l’eau, la pollinisation et la séquestration du carbone.

Ils peuvent affecter la santé humaine en transmettant des maladies et des parasites, comme le paludisme, la maladie de Lyme, le virus du Nil occidental et la schistosomiase.

Ces créatures peuvent également causer des pertes économiques en endommageant les cultures, le bétail, la pêche, la foresterie, les infrastructures et le tourisme, et affecter les valeurs et identités culturelles en menaçant les sites du patrimoine, les espèces sacrées ou les pratiques traditionnelles.

Le rapport estime que les dommages causés par les espèces envahissantes se sont élevés à 423 milliards de dollars en 2019, mais il s’agit probablement d’une forte sous-estimation car de nombreux coûts sont cachés ou intangibles.

Le rapport prévoit également que le nombre d’espèces envahissantes augmentera de 36 % d’ici 2050 selon les tendances actuelles, mais ce chiffre pourrait être bien plus élevé si d’autres facteurs tels que la croissance démographique, le changement d’affectation des terres et le changement climatique s’aggravent.

Comment pouvons-nous prévenir et gérer les espèces envahissantes ?

Le rapport appelle à une action urgente pour prévenir et gérer les espèces envahissantes aux niveaux local, national, régional et mondial.

Il recommande d’adopter une « approche hiérarchique en trois étapes » qui comprend la prévention, la détection précoce et la réponse rapide, ainsi que le contrôle et l’éradication à long terme.

La prévention est la stratégie la plus efficace et la plus rentable pour éviter l’introduction et l’établissement d’espèces envahissantes.

Cela implique la mise en œuvre de mesures de biosécurité telles que des inspections aux frontières, des réglementations de quarantaine, des évaluations des risques, des campagnes de sensibilisation du public et des codes de conduite pour différents secteurs.

La détection précoce et la réponse rapide constituent la deuxième meilleure option pour éliminer ou contenir les nouvelles invasions avant qu’elles ne deviennent généralisées et coûteuses.

Cela nécessite de développer des systèmes de surveillance, des mécanismes de reporting, des plans d’urgence, des méthodes d’éradication et des fonds d’urgence.

Le contrôle et l’éradication à long terme constituent le dernier recours lorsque la prévention et la détection précoce échouent ou ne sont pas réalisables. Il s’agit d’appliquer des mesures physiques

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