Un nouveau virus de l'herpès découvert chez des lions de mer d'Amérique du Sud, selon une étude

Les lions de mer font partie des animaux les plus charismatiques et les plus appréciés au monde. Ils sont souvent considérés comme des créatures enjouées, intelligentes et sociales qui ravissent les touristes et les locaux.

Mais derrière leur charmante apparence se cache un danger qui pourrait mettre en péril leur avenir : un nouveau virus de l'herpès détecté dans leurs populations.

Un nouveau virus de l’herpès apparaît

Une étude récente publiée dans PLOS ONE a révélé la présence de deux nouveaux types d'herpèsvirus chez les otaries d'Amérique du Sud (Otaria byronia) en liberté.

Ces virus, nommés Otariid gammaherpesvirus 1 (OtGHV1) et Otariid gammaherpesvirus 8 (OtGHV8), appartiennent à un groupe d'agents pathogènes pouvant provoquer diverses maladies chez les animaux et les humains, telles que le cancer, les infections respiratoires et les lésions cutanées.

L'étude, à laquelle ont participé des chercheurs de plusieurs institutions, dont le zoo de Brookfield à Chicago, le Programa Punta San Juan, le Shedd Aquarium et le laboratoire d'épidémiologie de la faune de l'Université de l'Illinois, est la première à signaler ces virus chez les pinnipèdes d'Amérique du Sud.

Les chercheurs ont collecté des échantillons de 172 otaries du Pérou et d'Argentine et les ont testés pour l'ADN du virus de l'herpès en utilisant une technique appelée réaction en chaîne par polymérase (PCR). Ils ont constaté que 42 % des échantillons étaient positifs pour OtGHV1 et 26 % étaient positifs pour OtGHV8.

La découverte de ces virus est remarquable car elle élargit la diversité et la répartition des virus de l'herpès parmi les pinnipèdes, qui sont des mammifères aquatiques comprenant les phoques, les lions de mer et les morses.

Des études antérieures ont identifié d'autres types d'herpèsvirus chez les pinnipèdes de différentes régions, comme l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Antarctique, mais c'est la première fois que ces virus sont détectés en Amérique du Sud.

Les chercheurs soupçonnent que ces virus pourraient provenir d’autres espèces de pinnipèdes partageant le même habitat ou dont les aires géographiques chevauchent celles des otaries d’Amérique du Sud.

Par exemple, OtGHV1 est bien documenté chez les otaries de Californie (Zalophus californianus) dans l'hémisphère nord et est associé à des taux élevés de cancer urogénital (vessie, rein, prostate et autres voies urinaires).

Cependant, les otaries à fourrure du Nord (Callorhinus ursinus), qui habitent également la côte Pacifique de l'Amérique du Nord, n'ont montré aucun signe d'infection ou de cancer par OtGHV1 malgré une surveillance à grande échelle.

Cela suggère que les otaries de Californie pourraient avoir acquis OtGHV1 à partir d’une autre source, telle qu’une autre espèce de pinnipède ou un animal terrestre.

De même, OtGHV8 est un nouveau virus qui n’a jusqu’à présent été signalé chez aucune autre espèce de pinnipède. Les chercheurs émettent l’hypothèse qu’il pourrait résulter d’un événement de recombinaison entre deux herpèsvirus existants, tels que OtGHV1 et un autre gammaherpèsvirus.

La recombinaison est un processus dans lequel deux ou plusieurs génomes viraux échangent du matériel génétique, donnant naissance à un nouveau virus présentant des caractéristiques différentes.

Ce phénomène a été observé chez d'autres herpèsvirus, comme le cytomégalovirus humain (HCMV) et le virus d'Epstein-Barr (EBV), qui peuvent provoquer diverses maladies chez l'homme.

L'impact potentiel sur la santé et la conservation des lions de mer

Les implications de cette découverte ne sont pas encore claires, mais elles pourraient être importantes pour la santé et la conservation des otaries d'Amérique du Sud et de leurs écosystèmes.

Les herpèsvirus sont connus pour être des agents pathogènes opportunistes, ce qui signifie qu’ils peuvent profiter d’un système immunitaire affaibli ou de conditions stressantes pour provoquer des maladies.

Certains des facteurs susceptibles de déclencher des infections à herpèsvirus chez les lions de mer sont les changements environnementaux, les perturbations humaines, la pollution et la compétition pour la nourriture et l'espace.

Les chercheurs suggèrent que des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la prévalence, la transmission et la pathogénicité de ces virus chez les otaries et autres pinnipèdes.

Ils recommandent également de surveiller l’état de santé et les tendances des populations de ces animaux, ainsi que de mettre en œuvre des mesures préventives pour réduire le risque d’exposition et d’infection.

Les lions de mer sont des éléments importants des écosystèmes marins, car ils jouent un rôle dans la régulation des populations de proies, le maintien de la biodiversité et la fourniture de nourriture et de services aux humains.

Ils sont également vulnérables à diverses menaces, telles que la surpêche, la perte d’habitat, le changement climatique et les épidémies. Par conséquent, comprendre et protéger leur santé est essentiel à leur survie et à leur bien-être.

Article associé: L'otarie taureau se régale de requin bleu au large de la côte californienne lors de l'événement « Un prédateur devient une proie » (VIDEO)

Photo of author

L'équipe Pacte Climat

Pacte pour le Climat
Newsletter Pacte pour le Climat