Le lac Titicaca, le plus grand et le plus haut lac d’Amérique du Sud, est confronté à une grave menace du changement climatique.
Le lac, qui se trouve à la frontière entre la Bolivie et le Pérou, a vu son niveau d’eau chuter à des niveaux presque records ces dernières années, affectant les moyens de subsistance et la culture des personnes qui en dépendent.
Les causes et les conséquences de la crise de l’eau
Selon Lucia Walper, prévisionniste en chef du service météorologique bolivien (Senhami), la principale cause de la baisse des eaux du lac est le manque de précipitations dans la région.
Walper a déclaré que le niveau du lac avait progressivement diminué en raison de nombreux facteurs météorologiques, hydrologiques et climatiques.
Elle a également souligné que les phénomènes El Niño et La Niña, qui sont associés à des changements de température et de précipitations, ont présenté une distorsion de leurs paramètres et facteurs au fil du temps.
Le niveau d’eau du lac est actuellement à moins de 10 pouces (25 centimètres) de son plus bas niveau historique, un record établi en 19962.
Le long de ce qui était autrefois le rivage de 700 milles du lac, on voit maintenant des bateaux échoués sur la terre ferme et des quais orphelins étendus sur une eau inexistante.
Le lac, qui avait autrefois une superficie de 3 200 milles carrés (8 300 kilomètres carrés), s’est considérablement rétréci, bien qu’aucune étude par satellite n’ait encore été effectuée pour mesurer l’étendue de la perte.
Le faible niveau d’eau a de graves conséquences pour la biodiversité et l’écosystème du lac, ainsi que pour le bien-être économique et social des personnes qui vivent autour.
Le lac abrite plus de 500 espèces d’animaux et de plantes, dont beaucoup sont endémiques et en voie de disparition.
Il fournit également de l’eau pour l’irrigation, la production d’énergie hydroélectrique, le tourisme, la pêche et les activités culturelles à des millions de personnes dans les deux pays.
La disponibilité réduite de l’eau a affecté la population et la reproduction des poissons, ainsi que la qualité et la quantité des cultures qui dépendent de l’irrigation du lac.
Les pêcheurs et les agriculteurs qui dépendent du lac pour leurs revenus ont vu leurs moyens de subsistance menacés par la crise de l’eau.
De plus, le lac a une profonde signification culturelle et spirituelle pour les peuples autochtones de la région, qui le considèrent comme une source sacrée de vie et d’identité.
La perte d’eau signifie aussi la perte de leurs traditions et pratiques ancestrales.
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Les solutions possibles et les défis
Les gouvernements bolivien et péruvien ont travaillé ensemble pour faire face à la crise de l’eau et protéger le lac d’une nouvelle dégradation.
Ils ont signé plusieurs accords et initiatives pour surveiller, conserver et restaurer le niveau et la qualité de l’eau du lac.
Des projets visant à améliorer la gestion de l’eau, l’assainissement, l’efficacité de l’irrigation et les moyens de subsistance alternatifs pour les communautés locales ont également été mis en œuvre.
Cependant, ces efforts se heurtent à de nombreux défis et limites. L’un d’eux est le manque de financement et de capacité technique suffisants pour mettre en œuvre et soutenir les projets.
Un autre est le manque de coordination et de coopération entre les différentes parties prenantes, telles que les autorités locales, les organisations de la société civile, les acteurs du secteur privé et les donateurs internationaux.
Un troisième défi est l’incertitude et la complexité des impacts du changement climatique, qui nécessitent des réponses adaptatives et flexibles capables de faire face à des scénarios changeants.
Walper a déclaré que les perspectives pour le lac Titicaca ne sont pas bonnes et qu’il est très probable que les niveaux d’eau continueront de baisser jusqu’à ce qu’ils atteignent des niveaux encore plus bas.
Elle a averti que si aucune mesure urgente n’est prise pour atténuer le changement climatique et s’adapter à ses effets, le lac pourrait faire face à un scénario catastrophique à l’avenir.
Walper appelle à plus de sensibilisation et d’action de la part des gouvernements et des citoyens pour sauver le lac Titicaca de la disparition.
Elle a ajouté que chacun a la responsabilité de protéger ce trésor naturel qui est non seulement une source de vie mais aussi un symbole de culture et d’histoire pour les deux pays.
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