Le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui emprisonne la chaleur dans l’atmosphère et contribue au réchauffement climatique.
Contrairement au dioxyde de carbone, qui reste dans l’air pendant des siècles, le méthane a une durée de vie plus courte d’environ une décennie. Cependant, pendant cette période, il peut avoir un effet de réchauffement beaucoup plus fort que le dioxyde de carbone.
Le gaz provient de sources naturelles et humaines. Certaines des sources naturelles comprennent les zones humides, où les plantes en décomposition libèrent du méthane, et le pergélisol, où la matière organique gelée dégèle et émet du méthane.
Certaines des sources humaines comprennent la production de combustibles fossiles, l’agriculture, les décharges et les déchets.
Depuis 2006, la quantité de méthane dans l’atmosphère a augmenté rapidement et le taux d’augmentation s’est accéléré ces dernières années.
C’est alarmant, car cela pourrait indiquer que le climat de la Terre subit un changement majeur, similaire à ce qui s’est passé dans le passé lorsque des changements brusques des niveaux de méthane ont coïncidé avec des transitions entre des périodes glaciaires froides et des périodes interglaciaires chaudes.
Qu’est-ce qui est à l’origine de l’augmentation du méthane ?
Plusieurs facteurs pourraient influencer l’augmentation des émissions de méthane.
L’un d’eux est la variabilité naturelle, comme le phénomène El Niño, qui affecte les régimes de précipitations et les températures dans le monde entier. Les événements El Niño ont tendance à augmenter les émissions de méthane dans les zones humides, en particulier dans les régions tropicales.
Un autre facteur est l’activité humaine, comme l’expansion de l’agriculture, l’augmentation de l’utilisation des combustibles fossiles et la croissance démographique.
Ces activités créent davantage de sources de méthane, telles que les rizières, le bétail, le torchage du gaz et les décharges. Ils réduisent également les puits de méthane, tels que les forêts et les sols qui absorbent le méthane de l’air.
Un troisième facteur est le changement climatique lui-même, qui crée une boucle de rétroaction entre le méthane et la température. À mesure que la planète se réchauffe, davantage de méthane est libéré de sources naturelles, telles que les zones humides et le pergélisol.
Cela ajoute à son tour plus de chaleur à l’atmosphère, ce qui fait fondre plus de pergélisol et élargit plus de zones humides. Ce cycle pourrait potentiellement déclencher un effet d’emballement qui rendrait plus difficile la limitation du réchauffement climatique.
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Quelles sont les implications de l’augmentation du méthane pour le climat de la Terre ?
Les implications de l’augmentation du méthane pour le climat de la Terre sont graves et potentiellement irréversibles. Le méthane est responsable d’environ 20% du réchauffement induit par l’homme depuis l’époque préindustrielle.
Si les émissions de méthane continuent d’augmenter au rythme actuel, elles pourraient ajouter jusqu’à 0,5 °C de réchauffement d’ici 21002.
Cela rendrait plus difficile la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris, qui vise à limiter la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici 2100.
Cela augmenterait également les risques de points de basculement dans le système terrestre, tels que l’effondrement des calottes glaciaires, le dépérissement des forêts et la libération de plus de gaz à effet de serre à partir des réservoirs naturels.
L’augmentation du méthane pourrait également avoir des impacts significatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, la biodiversité et la disponibilité de l’eau.
Le méthane contribue à la pollution de l’air en formant de l’ozone, qui peut causer des problèmes respiratoires et des dommages aux cultures.
Le méthane affecte également le cycle hydrologique en réduisant la vapeur d’eau stratosphérique, qui influence la formation des nuages et les régimes de précipitations.
Pour éviter ces conséquences négatives, il est essentiel de réduire les émissions de méthane d’origine naturelle et humaine.
Cela nécessiterait une combinaison d’innovations technologiques, d’interventions politiques, de changements de comportement et de coopération internationale.
La réduction des émissions de méthane serait non seulement bénéfique pour le climat, mais améliorerait également la qualité de l’air, augmenterait la production alimentaire et permettrait d’économiser de l’argent.
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