Une étude récente publiée dans la revue Science Advances a révélé une baisse significative des émissions d'oxydes d'azote (NOx) provenant des activités humaines en Chine depuis 2020.
La recherche, qui a utilisé des observations satellitaires et des techniques de modélisation de la qualité de l'air, suggère une tendance prometteuse dans la lutte de la Chine contre la pollution atmosphérique.
Cependant, l’étude souligne également la complexité de relever les défis environnementaux, dans la mesure où la réduction des émissions de NOx ne s’est pas accompagnée d’une diminution similaire des émissions de dioxyde de carbone (CO2).
Des contrôles stricts de la qualité de l'air et des émissions réduites dues aux transports font baisser les niveaux de NOx
L'étude attribue la baisse des émissions de NOx à deux facteurs principaux. Premièrement, les mesures plus strictes de contrôle de la pollution atmosphérique mises en œuvre par le gouvernement chinois ces dernières années ont considérablement réduit les émissions des installations industrielles et des secteurs des transports.
Ces contrôles, qui comprennent des normes d'émission plus strictes pour les véhicules et les industries, ainsi que la promotion de sources d'énergie plus propres, ont manifestement réduit les émissions de NOx à la source.
Par exemple, selon un rapport de 2023 du Centre national de surveillance de l'environnement de Chine, la concentration de dioxyde d'azote (NO2), un composant majeur des NOx, dans les grandes villes chinoises a diminué en moyenne de 33 % entre 2013 et 2022.
Cette réduction est largement attribuée à la mise en œuvre de normes plus strictes sur les émissions des véhicules, qui imposent des limites plus strictes sur les émissions d'oxyde d'azote des véhicules neufs.
En outre, la fermeture des centrales électriques au charbon et la transition vers un gaz naturel plus propre ont également contribué à la baisse des émissions de NOx des installations industrielles.
Deuxièmement, la pandémie de COVID-19 et les confinements associés qui ont balayé la Chine en 2020 ont entraîné une réduction substantielle des émissions liées aux transports.
Avec moins de véhicules sur les routes, il y a eu une diminution notable des émissions de NOx des voitures, des camions et des bus.
L'étude estime que ces réductions liées aux transports représentaient plus de 70 % de la baisse totale des émissions de NOx observée au cours de la période d'étude.
Une raison d’être optimiste, mais des défis demeurent
Même si la baisse des émissions de NOx constitue une évolution positive, les auteurs de l'étude mettent en garde contre toute complaisance. La recherche met en évidence le fait que les émissions de CO2, qui contribuent de manière significative au changement climatique, n’ont pas diminué parallèlement aux émissions de NOx.
Cela souligne la nécessité d’une approche multidimensionnelle de la protection de l’environnement, ciblant non seulement les polluants atmosphériques comme le NOx, mais également les gaz à effet de serre comme le CO2.
Les conclusions de l'étude offrent des informations précieuses aux décideurs politiques du monde entier. Le succès de la Chine dans la réduction des émissions de NOx démontre l'efficacité de réglementations strictes sur la qualité de l'air et de mesures ciblées de contrôle des émissions.
Par exemple, l'article mentionne que la décision du gouvernement chinois de mettre en œuvre des normes plus strictes sur les émissions des véhicules et d'investir dans les sources d'énergie renouvelables a contribué de manière significative à la baisse des émissions de NOx.
D'autres pays aux prises avec des problèmes de pollution atmosphérique peuvent tirer des leçons de l'expérience chinoise et mettre en œuvre des politiques similaires pour réduire les émissions des véhicules et des industries.
Cependant, la recherche rappelle également que pour relever des défis environnementaux complexes, il faut une stratégie globale qui aborde tous les aspects du problème.
Dans ce cas, la baisse des émissions de NOx obtenue grâce à la réduction des émissions des transports pendant les confinements dus à la COVID-19 souligne la nécessité d’abandonner les systèmes de transport basés sur les combustibles fossiles.
En outre, l’étude souligne l’importance de développer et de mettre en œuvre des technologies capables de capter et de stocker les émissions de dioxyde de carbone des installations industrielles.
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