Ces dernières décennies, l’acidification des océans est devenue une préoccupation majeure pour les chercheurs et les organisations environnementales. Ce phénomène résulte principalement des émissions de dioxyde de carbone (CO2) produites par les activités humaines, qui s’accumulent dans l’atmosphère et les eaux de surface. L’augmentation du CO2 dissous dans l’eau de mer entraîne une modification du pH de l’océan, rendant ainsi l’environnement plus acide. Cette modification a des conséquences importantes sur les écosystèmes marins et la biodiversité.
Comprendre le processus d’acidification des océans
Le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère est en partie absorbé par les eaux de surface des océans. Dans l’eau de mer, le CO2 réagit avec l’eau (H2O) pour former de l’acide carbonique (H2CO3). Cet acide carbonique se dissocie ensuite en bicarbonate (HCO3-) et en ion hydrogène (H+), provoquant une augmentation de la concentration en ions hydrogène et donc une baisse du pH marin.
Depuis le début de la révolution industrielle, les activités humaines ont largement contribué à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2. Environ 30 % du CO2 émis par l’homme a été absorbé par les océans, ce qui a entraîné une baisse significative de leur pH.
Les conséquences sur les écosystèmes marins
Altération des processus biologiques
L’acidification des eaux de surface modifie les propriétés chimiques de l’eau de mer et affecte la physiologie des organismes marins. Par exemple, certains poissons ont été observés avec des troubles du comportement liés à des perturbations de leur système nerveux, tandis que d’autres microorganismes voient leur métabolisme ralenti en raison de la modification de leur environnement acide.
Réduction de la calcification chez certaines espèces
De nombreux organismes marins tels que les coraux, les mollusques ou encore les crustacés construisent leurs coquilles ou leurs squelettes à partir de carbonate de calcium (CaCO3). L’augmentation de la concentration en ions hydrogène dans l’eau rend cette construction plus difficile car elle favorise une dissolution accrue du carbonate de calcium et diminue sa disponibilité pour ces espèces. La calcification est un processus essentiel pour la survie et la croissance des organismes, et toute réduction de leur capacité à construire leur coquille ou leur squelette peut entraîner des effets néfastes sur leur vie et leur reproduction. Des études scientifiques montrent que la calcification de nombreuses espèces marines a déjà diminué de 15 % depuis le début de la révolution industrielle.
Dommages aux récifs coralliens
Les récifs coralliens sont particulièrement vulnérables à l’acidification des océans. Les coraux forment leurs squelettes en utilisant du carbonate de calcium, et une diminution de la disponibilité de ce composé peut entraîner leur affaiblissement ou même leur dissolution. En outre, les récifs coralliens abritent une biodiversité exceptionnelle, avec un grand nombre d’espèces animales et végétales qui dépendent les uns des autres pour survivre. Si certaines espèces sont affectées par l’acidification, cela peut avoir des effets en cascade sur l’ensemble de l’écosystème.
Des actions pour limiter l’acidification des océans
Réduire les émissions de CO2
La principale manière de freiner l’acidification des océans est de réduire les émissions anthropiques de CO2. Pour cela, il est nécessaire de développer et d’utiliser davantage d’énergies renouvelables, de promouvoir les transports en commun, de mettre en place des mesures d’économie d’énergie et d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments et des processus industriels.
Soutenir la recherche scientifique
Il est essentiel de soutenir la recherche scientifique dans le domaine de l’acidification des océans afin de mieux comprendre le phénomène, ses conséquences et d’identifier des solutions pour limiter ses effets. Le suivi régulier du pH marin et la modélisation des scénarios futurs sont des outils précieux pour anticiper les impacts sur la biodiversité marine et orienter les politiques de conservation.
Favoriser les actions locales
En parallèle des efforts pour réduire les émissions mondiales de CO2, il est important de mettre en œuvre des actions locales pour préserver les écosystèmes marins et leur biodiversité. Protéger les zones côtières, restaurer les milieux dégradés ou encore favoriser les pratiques durables de pêche et d’aquaculture peuvent contribuer à renforcer la résilience des organismes face aux stress environnementaux, dont l’acidification des océans.
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