La réintroduction des loups à l'Isle Royale montre un impact éphémère sur la faune

La réintroduction des loups dans l'écosystème de l'Isle Royale a eu un impact à court terme, car des scientifiques de l'Université du Wisconsin-Madison, dans une étude innovante, soulignent l'équilibre délicat qui existe entre les humains et la gestion des animaux.

Le retour du prédateur Apex

En 2019, 19 loups ont été réintroduits dans le parc national de l’Isle Royale dans le but de rétablir l’équilibre naturel de son écosystème. Le changement climatique a rendu impossible la construction des ponts de glace entre l'île et le continent, entraînant une baisse de la population de loups sur l'île, ne laissant que deux individus consanguins, ce qui a rendu cet effort nécessaire.

L'étude, qui vient d'être publiée dans Frontiers in Ecology and the Environment, a utilisé l'analyse de l'ADN des excréments et des poils de renards et de martres pour évaluer les effets du retour des loups.

Les résultats indiquent que même si les loups ont eu un impact sur le comportement et l’alimentation de ces petits animaux, cet impact a été de courte durée.

Empreinte humaine : une influence plus grande que celle des prédateurs

Il a été démontré que l'impact des activités humaines sur la vie des carnivores est supérieur à celui de la réintroduction du loup, même avec l'isolement de l'Isle Royale. Le chercheur principal de l'étude, Mauriel Rodriguez Curras, a souligné à quel point il est rare de constater des changements dans la communauté des carnivores avant et après la réintroduction des loups.

Tandis que l'administration du parc surveille la situation, il est conseillé aux visiteurs de se préparer à un risque plus élevé de rencontrer des loups, en particulier dans une partie de l'île où errent désormais une trentaine de loups. Alors qu’ils surmontent les difficultés liées à la gestion des animaux face à des circonstances environnementales changeantes, le parc continue de mettre l’accent sur l’équilibre entre la conservation et la sécurité des visiteurs.

L'équilibre délicat entre l'interférence humaine et l'ordre naturel est démontré par le retour des loups à l'Isle Royale. Les loups ont momentanément modifié la chaîne alimentaire de l'île, mais c'est l'activité humaine qui altère définitivement la nature sauvage.

Quelles autres espèces sont affectées par cette réintroduction ?

De nombreuses espèces de l'environnement de l'île ont été impactées par le retour des loups à l'Isle Royale. Des chercheurs de l'Université du Wisconsin-Madison ont particulièrement étudié l'effet sur les martres et les renards, deux autres espèces carnivores.

Renards et martres : changements comportementaux et alimentaires

Le comportement et le régime alimentaire des martres et des renards ont changé en raison de la population de loups. La réintroduction des loups a initialement amené ces petits carnivores à modifier leur répartition et leurs habitudes d'alimentation.

L'étude a cependant révélé que ces effets étaient transitoires. Les loups se sont emparés de l'île, y ont formé des meutes, et les renards et les martres ont commencé à suivre leurs anciennes habitudes.

Influence humaine et subventions aux ressources

L’étude a notamment montré que, comparativement aux loups eux-mêmes, les activités humaines avaient une influence plus importante et plus durable sur ces espèces.

Par exemple, il a été noté que les renards sont plus susceptibles d’utiliser les ressources fournies par les humains, comme la nourriture et les campings. Cette habitude a servi de tampon contre tout effet démographique négatif potentiel de la présence des loups.

La vue d'ensemble : la dynamique des écosystèmes

Cela peut conduire à des effets indirects descendants via une cascade trophique, car les loups sont les prédateurs suprêmes du réseau alimentaire, reliant des espèces comme les renards, les martres, les élans, les castors et les écureuils dans l'approvisionnement en nutriments. Indirectement, les techniques de chasse au loup modifient la végétation de l'île et les populations d'autres animaux. L'étude souligne à quel point il est difficile de rétablir les prédateurs au sommet et à quel point il est important de prendre en compte les conséquences globales de l'écosystème, à la fois directes et indirectes.

Il sert également de mise en garde sur les dommages importants que les humains causent aux animaux, en particulier dans les zones isolées et protégées comme l'Isle Royale.

Photo of author

L'équipe Pacte Climat

Pacte pour le Climat
Newsletter Pacte pour le Climat