Une approche innovante de l'IA vise à réduire les taux de mortalité routière par la faune dans les divers écosystèmes du Brésil

Chaque année, des millions d’animaux sauvages sont victimes de collisions routières dans le monde. Rien qu'au Brésil, les chiffres sont stupéfiants : d'innombrables créatures perdent la vie sur les autoroutes.

Mais une nouvelle lueur d’espoir a émergé avec le développement d’un système d’IA conçu pour prévenir ces tragédies.

Sauver la faune d’une collision routière : l’IA peut-elle devenir un ange gardien ?

Cette technologie innovante est le fruit de l’imagination d’un informaticien brésilien déterminé à exploiter la puissance de l’intelligence artificielle pour protéger la faune.

Le système s'appuie sur un réseau de caméras stratégiquement positionnées le long des routes. Ces caméras seraient équipées d’un logiciel d’IA sophistiqué capable de reconnaître les animaux avec une précision exceptionnelle.

Les chercheurs envisagent d’utiliser des caméras haute définition dotées de capacités de vision nocturne pour assurer une détection de la faune 24h/24 et 7j/7.

Le logiciel d’IA serait formé sur un ensemble massif de données d’images représentant diverses espèces sauvages que l’on trouve couramment dans la région.

Ce processus de formation permettrait au système de distinguer différents animaux, tels que les cerfs, les renards, et même des créatures plus petites comme les écureuils et les oiseaux.

Chaque fois qu'un animal est détecté à proximité de la route, l'IA déclencherait un système d'alerte immédiat, avertissant les conducteurs du danger potentiel.

Il existe plusieurs façons de mettre en œuvre ce système d’alerte. Une possibilité consiste à utiliser des panneaux routiers qui s'allument avec des feux clignotants ou affichent des messages lorsqu'un animal est détecté.

Alternativement, le système pourrait s'interfacer avec des applications de navigation GPS, envoyant des alertes en temps réel aux conducteurs s'approchant des zones où des animaux sauvages ont été repérés.

Cet avertissement opportun offrirait aux conducteurs une fenêtre d'opportunité cruciale pour ralentir ou changer de voie, réduisant ainsi considérablement la probabilité d'une collision.

La mise en œuvre d'un tel système a le potentiel de révolutionner la sécurité routière pour la faune, en réduisant le nombre d'incidents mortels sur la route et en protégeant d'innombrables vies animales. Cependant, certains défis doivent être relevés avant que cette technologie puisse être largement déployée.

Par exemple, le projet nécessiterait la coopération des sociétés de gestion routière pour installer les caméras nécessaires et intégrer le système d’IA aux infrastructures existantes.

De plus, garantir une connectivité Internet fiable dans les zones reculées est crucial pour la transmission de données en temps réel et la diffusion efficace d’alertes.

YOLO à la rescousse : évaluation des modèles d'IA pour une détection efficace de la faune

Alors que le système d’IA mentionné précédemment offre une solution prometteuse, les chercheurs explorent activement diverses techniques pour optimiser la détection de la faune sur les routes.

Une étude récente publiée dans la prestigieuse revue Nature se penche sur l'évaluation des architectures YOLO, une puissante famille de modèles d'apprentissage profond, pour leur efficacité dans l'identification des animaux brésiliens en voie de disparition tués sur la route.

L'étude reconnaît les conséquences dévastatrices de la mortalité routière de la faune, soulignant les limites des méthodes existantes pour résoudre ce problème.

Les méthodes traditionnelles reposent souvent sur des patrouilles humaines ou des barrières physiques, qui sont coûteuses à mettre en œuvre et à entretenir et qui peuvent ne pas être efficaces partout.

Des pièges photographiques ont également été utilisés, mais ils nécessitent généralement une analyse manuelle des images, ce qui peut prendre du temps et demander beaucoup de travail.

Les auteurs proposent que les architectures YOLO, réputées pour leurs capacités de détection d'objets en temps réel, détiennent un immense potentiel dans ce domaine.

YOLO signifie « You Only Look Once », ce qui signifie que ces modèles analysent une image entière une seule fois pour détecter des objets. Cette efficacité les rend particulièrement adaptés aux applications en temps réel comme la détection de la faune sur les routes.

Pour évaluer leur efficacité, les chercheurs ont méticuleusement évalué de nombreux modèles YOLO à l’aide d’un ensemble complet de données d’images de la faune brésilienne.

L'ensemble de données comprenait des images de divers animaux, tels que des jaguars, des ocelots, des tapirs et des singes, capturées dans différentes conditions d'éclairage et sous différents angles.

Les chercheurs ont comparé les performances de différents modèles YOLO, notamment YoloV4, Scaled-YoloV4, YoloV5, YoloR, YoloX et YoloV7.

Leurs résultats ont révélé que le modèle Scaled-YoloV4 est devenu le modèle leader en termes de minimisation des faux négatifs, garantissant la détection même des créatures les plus camouflées. Ceci est crucial car ne pas détecter un animal pourrait avoir des conséquences fatales.

Cependant, l'étude a également découvert que la version nano de YoloV5 a décroché la première place en atteignant le taux d'images par seconde (FPS) le plus rapide. Cela se traduit par un traitement en temps réel plus fluide, ce qui est essentiel pour émettre des avertissements en temps opportun et prévenir les accidents.

En conclusion, le développement d’un système d’alerte alimenté par l’IA et l’exploration des architectures YOLO démontrent un effort concerté visant à tirer parti d’une technologie de pointe pour la conservation de la faune.

Ces progrès offrent une lueur d’espoir pour un avenir où les routes constitueront une menace moindre pour les magnifiques créatures qui partagent notre planète.

Article associé: Le commerce mondial des espèces sauvages alimenté par l’inégalité des revenus et d’autres injustices sociales

Photo of author

L'équipe Pacte Climat

Pacte pour le Climat
Newsletter Pacte pour le Climat