L’apiculteur moderne souhaite sensibiliser autour de lui des gens soucieux de la disparition programmée des abeilles, mais pas que ! Il cherche également à rendre le public plus sensible à l’environnement ainsi qu’à ses biodiversités à travers son activité. Mais, comment favoriser une apiculture respectueuse des abeilles, mais surtout de l’environnement ?
Respecter les espèces ancestrales
Avant toute chose, sachez que l’apiculteur aime son travail et celui-ci est sa passion dans un sens large du terme. Certains considèrent l’apiculture comme leur unique source de revenu. Il s’agit donc de leur métier. D’autres l’exercent comme un loisir. Alors, pouvez-vous pratiquer un loisir (pêche, couture, chasse, marche, voyage, etc.) sans réellement aimer ce que vous faites ? Bien sûr que non. Puis, il y a des personnes qui combinent les deux. Pour eux, l’apiculture est un métier et une passion à la fois.
Dans tous les cas, tous ces apiculteurs aiment les abeilles. Autrement, ils pourront rapidement essayer d’autres activités. En fait, nombreux d’entre eux semblent proches de leurs abeilles. Il est facile de les reconnaître, car ils ne cessent d’en prendre soin.
Cependant, l’élevage des abeilles s’est doté d’une grande arme : l’importation. C’est une erreur magistrale. En effet, si un apiculteur élève des insectes non ancestraux, il participe à leur importation. On constate d’ailleurs qu’il y a de plus en plus d’échanges d’espèces et de variétés tant animales que végétales à l’échelle planétaire.
Arrêter l’introduction et l’élevage des abeilles allochtones
Concernant les abeilles allochtones, de nombreux apiculteurs ont observé qu’ils produisent beaucoup de miel, celui-ci a même atteint des volumes considérables. Cela a suscité l’envie des autres apiculteurs à produire du tonnage. En France justement, des abeilles-miracles (Starline, Buckfast, Caucasienne Italienne, carnica, etc.) ont été déjà importés. Ce phénomène évolue constamment, hélas ! D’ailleurs, de nombreuses entreprises vivent de ces importations. Leur commerce est donc basé sur l’élevage de ces espèces Exogènes et Allochtones. Elles prétendent que ces dernières ont été produites en France où elles s’y sont acclimatées.
Quoi qu’il en soit, la Buckfast ou « frère Adam » coûte cher à l’écologie des abeilles et à ceux qui défendent les espèces endémiques. C’est en grande partie à cause de sa prolifération, mais elle détruit aussi les sous-espèces locales endémiques. Cette abeille a été en effet créée pour la production sur les cultures. Alors que ces dernières sont désormais synonymes de mortalité, elle ne doit plus être maintenue. De plus, cette variété d’abeilles n’est pas aussi douce qu’une abeille noire qui n’a pas été croisée. Elle n’est pas non plus aussi résistante que les abeilles endémiques.
Le label AB interdit l’utilisation des produits chimiques
Il existe deux labels en France qui commercialisent et produisent du miel, mais ils ont chacun leur cahier des charges. Concernant le label AB, il exige que les sources de pollen et de nectar soient dans un rayon de 3 kilomètres de la ruche. Celles-ci doivent également être principalement constituées de cultures produites en fonction d’une flore spontanée ou de production bio. Cependant, il n’est pas évident de trouver cette configuration dans tout l’Hexagone.
C’est la raison pour laquelle la majorité de la production de miel bio provient normalement de fleurs sauvages et les abeilles doivent être nourries avec des produits bios. Pour l’hivernage de ces insectes, cet apport est limité à 7 kilos de miel extérieur à la ruche selon le cahier des charges. Pour cela, le miel bio doit répondre à des garanties sanitaires précises. Dans des cas très rares, vous pouvez opter pour du sucre qui provient de végétaux cultivés suivant un mode de production bio. Toutefois, le traitement des ruches ne peut se faire que par des produits biologiques. Il est donc interdit pour les apiculteurs bios de se servir des produits chimiques de synthèse. En effet, le cahier des charges bio se limite aux spécificités du traitement et à la nourriture des abeilles. Il ne concerne pas les méthodes d’élevage, mais autorise les apiculteurs à élever l’abeille hybride Buckfast.
Le label Nature & Progrès favorise l’élevage de l’abeille locale
Le label Nature & Progrès offre une meilleure protection des abeilles. Dans la situation actuelle, il y a une grande importation de reines étrangères, un métissage généralisé et une disparition progressive d’abeilles « sauvages ». En conséquence, l’abeille noire provenant de l’Europe de l’Ouest ainsi que ses différents écotypes tendent à disparaître selon les régions. Alors, si on arrête d’introduire les abeilles étrangères dans le pays, l’abeille locale peut reprendre sa place. Le label N&P interdit par conséquent d’importer et de distribuer les reines provenant de lignées évolutives autres que celle de l’abeille locale.
Il n’autorise pas non plus la transhumance transrégionale. Ce qui favorise le développement de l’abeille qui s’adapte le plus à son milieu. De plus, l’achat de cire est très réglementé, car l’on considère que « sa bâtisse est une grande partie de la colonie ».
Il existe d’autres règles protectrices. Mais, le cahier des charges de N&P est considéré comme le guide de référence en apiculture écologique.
On constate également qu’en France, on consomme environ 40 000 tonnes de miel chaque année. Pourtant, on en produit seulement 16 000. Une bonne partie des miels provenant des quatre coins de la planète est de ce fait probablement frauduleuse, ils sont parfois composés d’un taux élevé de sucres.