Selon les experts, dans l'est des États-Unis, il existe au moins quatre points chauds de contamination par des « produits chimiques éternels ».
Selon des chercheurs de l'Université de Virginie-Occidentale, qui sont des économistes, les niveaux de pollution les plus élevés se trouvent dans les zones où vivent de nombreuses personnes, qui gagnent plus d'argent et où l'eau est extraite du sous-sol.
Points chauds chimiques permanents
En reliant ces données à des variables socioéconomiques telles que la densité de logements, les revenus et les sources d’apport en eau brute, ils ont révélé que les communautés plus peuplées et à revenus plus élevés avec des industries comme la fabrication, les soins de santé, l’aviation et la défense indiquent des niveaux inquiétants.
Les régions agricoles les plus vastes, les populations non blanches et les groupes économiques les plus défavorisés étaient moins contaminés. De plus, les communautés aquifères étaient considérées comme présentant un risque de contamination plus élevé que les communautés qui dépendaient des rivières et des réservoirs.
Les chercheurs ont ajouté qu’il sera nécessaire de s’attaquer aux biens de consommation et aux polluants industriels pour atténuer la contamination.
La liste des points chauds est composée de dix États et de 149 comtés. Ces emplacements sont situés en Alabama, en Géorgie et au Tennessee. Il existe un autre point chaud composé du Delaware, du Connecticut, de New York, de Pennsylvanie et du New Jersey. Le plus petit point chaud est situé dans le Colorado tandis que celui avec la troisième plus grande superficie se trouve juste à la frontière de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud.
Levan Elbakidze, professeur d'économie et de gestion des ressources au Davis College of Agriculture and Natural Resources de la WVU, Division for Land-Grant Engagement, a déclaré que le point chaud du Colorado comprend des comtés avec le commandement spatial américain, une base aérienne et une académie de l'armée de l'air qui utilisent des PFAS dans le cadre de leurs opérations, tandis que les points chauds régionaux ont des usines de fabrication de PFAS, des sites industriels qui utilisent des PFAS et/ou des communautés densément peuplées.
Les PFAS ou substances per- et polyfluoroalkylées sont des produits chimiques connus sous le nom de produits chimiques éternels et dont il existe plus de 14 000 variétés. Les PFAS sont présents dans de nombreux produits et peuvent entraîner le cancer, des maladies cardiaques et la stérilité.
Les PFAS ont été créés pour la première fois dans le cadre du projet Manhattan dans les années 1940. Ils résistent à la chaleur, à l'eau, à la graisse et aux taches et sont désormais largement utilisés dans les processus industriels, notamment dans la production d'ustensiles de cuisine antiadhésifs à usage domestique ainsi que d'autres produits ménagers.
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Eau contaminée
L’ampleur de l’impact nocif des PFAS sur la santé était inconnue jusqu’à récemment, même si même des niveaux infimes peuvent avoir des effets négatifs.
La quantité de PFAS que l’Agence américaine de protection de l’environnement a jugée sûre pour l’eau potable a été considérablement réduite en 2022. Jusqu’à 270 millions d’Américains dépendent de l’eau potable contaminée par ces substances.
Les PFAS ne sont pas réglementés par la Loi sur la salubrité de l’eau potable, mais elle réglemente les contaminants de l’eau comme E. coli.
Elbakidze a souligné qu’il est difficile de stopper l’apparition de nouveaux foyers de contamination et que les causes de la contamination par les PFAS ne sont pas entièrement comprises. De plus, a-t-il noté, l’EPA collecte des données sur les PFAS dans l’eau sans avoir le pouvoir d’imposer une surveillance dans les réseaux d’eau publics.
De multiples sources de contamination peuvent avoir un impact sur tout système d'eau, qu'il soit privé ou public. Par conséquent, pour éviter d'utiliser cette eau pour boire ou préparer des aliments, il est important de tester la présence de PFAS dans votre eau, comme le recommandent les professionnels.
« La plupart des polluants visés par la Loi sur la salubrité de l’eau potable sont plus répandus dans les systèmes d’eau qui prennent l’eau de la surface », a déclaré Elbakidze.
