Le changement climatique constitue l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité sur Terre, affectant la survie de milliers d’espèces à travers le monde.
Selon la dernière mise à jour de la Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), plus de 32 000 espèces sont actuellement menacées d’extinction, et nombre d’entre elles sont confrontées aux impacts du changement climatique.
Le syrphe : un pollinisateur vital en péril
L’une des espèces gravement menacées en raison du changement climatique est le syrphe, le deuxième groupe de pollinisateurs le plus important au monde après les abeilles.
Les syrphes jouent un rôle crucial dans la pollinisation des cultures et des plantes sauvages, ainsi que dans la lutte contre les ravageurs et la décomposition de la matière organique.
Cependant, une récente évaluation des syrphes en Europe a révélé que 314 espèces sur 890 sont vulnérables à l’extinction, principalement en raison de la perte d’habitat, de l’utilisation de pesticides et du changement climatique.
Le changement climatique affecte la répartition, l’abondance et le comportement des syrphes, car ils dépendent de conditions spécifiques de température et d’humidité, ainsi que de la disponibilité de plantes alimentaires et de sites de nidification.
Par exemple, certaines espèces de syrphes ont déplacé leur aire de répartition vers le nord ou vers des altitudes plus élevées en réponse au réchauffement des températures, tandis que d’autres ont décliné ou ont disparu de leurs anciens habitats.
Le changement climatique modifie également le moment de la floraison des plantes et de l’émergence des insectes, perturbant ainsi la synchronisation entre les syrphes et leurs sources de nourriture.
La perte des syrphes aurait de graves conséquences sur l’écosystème et le bien-être humain, car ils fournissent des services de pollinisation essentiels qui soutiennent la sécurité alimentaire et la biodiversité.
Il est donc urgent de conserver et de restaurer les habitats des syrphes, ainsi que de réduire l’utilisation de pesticides et les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique.
L’esturgeon : un fossile vivant en voie d’extinction
Une autre espèce en voie d’extinction en raison du changement climatique est l’esturgeon, un groupe de poissons anciens remontant à la fin du Crétacé.
Les esturgeons font partie des poissons d’eau douce les plus grands et les plus longs, atteignant jusqu’à huit mètres de long et vivant plus de 100 ans.
Ils sont également très appréciés pour leur viande et leurs œufs, qui servent à la fabrication du caviar.
Cependant, les esturgeons constituent désormais le groupe d’animaux le plus menacé de la Liste rouge de l’UICN, avec les 27 espèces menacées d’extinction. Les principales menaces qui pèsent sur les esturgeons sont la surpêche, le braconnage, la dégradation de leur habitat et la pollution.
Le changement climatique ajoute à ces pressions, car il affecte la température de l’eau, le débit et la qualité des rivières et des lacs où vivent et se reproduisent les esturgeons.
Le changement climatique peut modifier les schémas de migration, les signaux de frai et le succès reproducteur des esturgeons, ainsi qu’augmenter le risque de maladies et d’espèces envahissantes.
Par exemple, des températures de l’eau plus chaudes peuvent réduire les niveaux d’oxygène et augmenter les taux métaboliques des esturgeons, affectant ainsi leur croissance et leur survie.
Le changement climatique peut également affecter la disponibilité et la qualité de la nourriture pour les esturgeons, ainsi que la répartition et l’abondance de leurs prédateurs et concurrents.
L’extinction des esturgeons signifierait non seulement la perte d’une espèce remarquable et ancienne, mais aussi la perte d’une importante source de revenus et de nourriture pour de nombreuses personnes, ainsi que d’un élément clé de l’écosystème aquatique.
Il est donc essentiel de protéger et de restaurer les habitats des esturgeons, ainsi que de faire respecter les réglementations et les accords qui limitent l’exploitation et le commerce de ces poissons.
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