L'Angleterre est aux prises avec sa deuxième pire récolte jamais enregistrée, ce qui sonne l'alarme aussi bien pour les agriculteurs que pour les consommateurs.
Les fortes pluies de l’hiver dernier ont gravement affecté la production de cultures essentielles, comme le blé et l’avoine. Cette situation a des conséquences importantes sur l'approvisionnement alimentaire du pays et sur la stabilité agricole globale.
Les conditions prolongées de froid et d'humidité constituent un problème persistant depuis l'automne dernier, qui s'est étendu jusqu'au printemps et au début de l'été. L’impact de ces conditions météorologiques n’a pas seulement affecté les cultures de base, mais a également posé des défis à l’industrie vinicole britannique en pleine croissance.
Les rapports indiquent que les producteurs de vin connaissent une baisse de leurs récoltes, avec des réductions allant de 75 % à un tiers, selon les régions.
Selon l'Energy and Climate Intelligence Unit (ECIU), la production de blé de l'Angleterre pour cette année ne devrait atteindre que 10 millions de tonnes, ce qui reflète une baisse inquiétante de 21 % par rapport à 2023.
D'autres données publiées par le ministère de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales révèlent que la production d'orge d'hiver a chuté de 26 % et que la récolte de colza d'hiver a connu une baisse de 32 %.
LIRE LA SUITE : Les mines de charbon et les gisements de gaz australiens pourraient doubler les émissions de méthane, prévient un groupe de réflexion sur l'énergie
Un analyste met en garde contre l'impact désastreux du changement climatique sur les récoltes britanniques
Tom Lancaster, analyste à l'ECIU spécialisé dans les terres, l'alimentation et l'agriculture, a commenté la situation désastreuse en déclarant : « La récolte de cette année a été un choc, et le changement climatique en est la cause. »
Bien que l'augmentation des importations puisse apporter un certain soulagement aux acheteurs, les agriculteurs britanniques subissent d'importantes difficultés en raison des défis climatiques actuels.
Lancaster a souligné le besoin urgent de lutter contre le changement climatique, déclarant : « Il est évident que le changement climatique constitue le plus grand risque pour la sécurité alimentaire au Royaume-Uni ».
Il a averti que les conséquences de l’inaction ne feraient que s’aggraver à moins que des efforts significatifs ne soient déployés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Cette année, les conditions météorologiques ont également retardé le début de la nouvelle saison de croissance. Les précipitations sans précédent de septembre ont rendu difficile pour les agriculteurs de semer, les empêchant de profiter des récoltes hivernales plus fructueuses.
Pour la deuxième année consécutive, les exploitations agricoles du sud de l'Angleterre ont été confrontées à des pertes de récoltes dévastatrices, ce qui les a amenées à dépendre davantage du blé de printemps. Cependant, les rendements du blé de printemps ne représentent généralement que la moitié environ de ceux du blé d’hiver, selon The Independent.
Les agriculteurs sont désormais confrontés à une double menace : les inondations qui compliquent les semis d’automne et les conditions de sécheresse potentielles qui compromettent les semis de printemps.
LIRE LA SUITE : Tempête tropicale Nadine : les prévisionnistes surveillent un autre cyclone potentiel frappant la Floride après Milton