La pollution de l’air à São Paulo atteint des niveaux records et constitue une menace pour la couche d’ozone

La pandémie de Covid-19 a contraint de nombreux pays à imposer des mesures de confinement et de distanciation sociale pour contenir la propagation du virus.

Cependant, à São Paulo, au Brésil, la plus grande ville d’Amérique latine, la qualité de l’air ne s’est pas améliorée comme prévu.

Une étude récente a révélé que les polluants atmosphériques à São Paulo dépassaient les niveaux recommandés, même au plus fort de la pandémie.

Les sources et les effets de la pollution de l’air à São Paulo

São Paulo est une mégapole de plus de 20 millions d’habitants et dotée d’un important parc automobile qui émet des quantités importantes de polluants atmosphériques, tels que des particules (PM), du dioxyde d’azote (NO2), du dioxyde de soufre (SO2), du monoxyde de carbone (CO), et l’ozone (O3).

Ces polluants peuvent provoquer des maladies respiratoires et cardiovasculaires, ainsi qu’augmenter le risque de mortalité.

Selon l’étude, les principales sources de pollution de l’air à São Paulo pendant la pandémie étaient la combustion de biomasse dans la région amazonienne, qui transportait de grandes quantités de particules vers la ville, et le trafic local, qui restait élevé malgré les mesures d’isolement social.

L’étude a également révélé que les conditions météorologiques, telles que la température, l’humidité et la vitesse du vent, influençaient la dispersion et la concentration des polluants.

Il a utilisé les données de 60 stations de surveillance de la qualité de l’air à São Paulo et des images satellite pour analyser les niveaux de PM2,5, PM10, NO2, SO2, CO et O3 de mars à septembre 2020, lorsque la pandémie était la plus grave dans la ville.

Les résultats ont montré que les concentrations moyennes de PM2,5 et PM10 étaient respectivement de 30 et 58 microgrammes par mètre cube, soit le double des niveaux considérés comme sûrs par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les niveaux de NO2, SO2, CO et O3 dépassaient également les directives de l’OMS et les normes brésiliennes.

L’étude estime que l’exposition aux PM2,5 à elle seule a causé environ 14 000 décès et 6,8 milliards de dollars de pertes économiques à São Paulo en 2020.

Les auteurs ont également averti que les niveaux élevés de pollution atmosphérique pourraient aggraver les effets du COVID-19, car les deux peuvent endommager les poumons et le système immunitaire.

Les implications et recommandations pour la gestion de la qualité de l’air

L’étude a souligné la nécessité de politiques de gestion de la qualité de l’air plus efficaces à São Paulo, en particulier pendant la pandémie, lorsque la population est plus vulnérable aux impacts sanitaires de la pollution atmosphérique.

Les auteurs suggèrent que le gouvernement devrait mettre en œuvre des normes d’émission plus strictes pour les véhicules, promouvoir l’utilisation de carburants plus propres, tels que l’éthanol, et accroître les options de transports publics.

Ils ont également recommandé au public d’éviter les activités de plein air lorsque la qualité de l’air est mauvaise et de porter des masques pour se protéger des polluants.

L’étude a également souligné l’importance de la coopération régionale et internationale pour réduire les émissions liées à la combustion de la biomasse, qui affectent non seulement São Paulo mais également d’autres villes et pays d’Amérique du Sud.

Les auteurs ont exhorté les autorités à appliquer les lois interdisant la déforestation illégale et les incendies en Amazonie et à soutenir la conservation et la restauration de la forêt.

La pandémie a mis en évidence la fragilité de l’environnement urbain et la nécessité de solutions plus durables et plus résilientes pour améliorer la qualité de l’air et le bien-être de la population.

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