Une étude récente publiée dans Alcheringa : An Australasian Journal of Paleontology a mis au jour une découverte surprenante sur le passé de l'Australie.
Les paléontologues ont identifié trois nouvelles espèces de kangourous fossiles géants qui parcouraient autrefois le continent et son voisin, la Nouvelle-Guinée.
Cette découverte élargit considérablement notre compréhension de la diversité des kangourous et remet en question les hypothèses antérieures sur ces marsupiaux fascinants.
Des kangourous géants parcouraient autrefois l'Australie et la Nouvelle-Guinée
L'espèce nouvellement identifiée, nommée Protemnodon viator, Protemnodon mamkurra et Protemnodon dawsonaedressez le tableau d’une faune de kangourous plus diversifiée qu’on ne le pensait auparavant.
Viateur Protemnodonestimé à deux fois la taille du plus grand kangourou roux mâle, était probablement un habitant rapide des régions arides.
Imaginez un kangourou mesurant plus de deux mètres de haut, sautant puissamment à travers l'arrière-pays ! Imaginez la vue de ces géants bondissant à travers les plaines poussiéreuses à des vitesses dépassant les 50 kilomètres par heure ! En revanche, Protemnodon mamkurra apparaît comme un géant lent, peut-être quadrupède.
Ce gentil géant, dont le poids est estimé jusqu'à quatre tonnes, passait peut-être la plupart de son temps à brouter la végétation basse.
Protemnodon dawsonae occupait un terrain intermédiaire en termes de taille et de vitesse, probablement un navigateur plus agile que Protemnodon mamkurra mais pas tout à fait l'athlète aux pieds légers qu'était Protemnodon viator.
Ces nouvelles découvertes s'ajoutent au nombre croissant de preuves selon lesquelles le paysage préhistorique de l'Australie regorgeait d'une grande diversité de mégafaune.
À côté de ces kangourous géants erraient des créatures comme des wombats géants, des thylacines (tigres de Tasmanie) et même des oiseaux géants incapables de voler.
L'extinction de cette mégafaune il y a environ 40 000 ans reste un sujet de débat parmi les scientifiques, certains l'attribuant au changement climatique et d'autres pointant du doigt l'arrivée de l'homme en Australie.
Repenser la classification du Protemnodon
La découverte de ces nouvelles espèces a incité les chercheurs à revoir la classification de l’ensemble du genre Protemnodon.
Une étude distincte, publiée dans le Journal of Systematic Paleontology, se penche sur l'histoire de la classification des Protemnodon et met en lumière les défis auxquels les paléontologues ont été confrontés pour classer avec précision ces kangourous disparus.
Les auteurs de l'étude, une équipe de chercheurs de diverses institutions, ont minutieusement examiné les fossiles de 14 collections à travers le monde. Leur analyse a révélé que les classifications précédentes basées sur les dents étaient souvent inexactes.
Il s’avère que les dents peuvent être assez similaires selon les différentes espèces de kangourous. Au lieu de cela, les chercheurs ont découvert que les caractéristiques des os des jambes et des pieds constituaient les critères les plus fiables pour distinguer les espèces de Protemnodon.
Les os des pattes de ces kangourous révèlent des adaptations à différents modes de vie – les puissantes pattes postérieures du Protemnodon viator faisant allusion à ses prouesses en matière de saut et les os robustes des pattes du Protemnodon mamkurra suggérant sa capacité à supporter son poids énorme.
Cette nouvelle compréhension de l'anatomie du Protemnodon a conduit à une révision significative du genre. Les chercheurs ont identifié un total de sept espèces distinctes de Protemnodon, dont les trois récemment découvertes.
Deux espèces précédemment classées appartenaient au genre Protemnodon, tandis que les deux autres ont été reclassées sur la base de comparaisons anatomiques plus précises.
Ces résultats soulignent l’importance des recherches en cours en paléontologie. En examinant méticuleusement les fossiles et en réévaluant les systèmes de classification existants, les scientifiques sont en mesure de dresser un tableau plus complet des anciens habitants de notre planète.
La découverte de ces kangourous géants enrichit non seulement nos connaissances sur l’évolution des kangourous, mais souligne également la remarquable diversité de la vie qui existait autrefois sur Terre.
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