Partout en Afrique, les agriculteurs sont en première ligne face au changement climatique, confrontés à des défis tels que des précipitations irrégulières, la hausse des températures et l’aggravation des sécheresses.
Ces changements menacent les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de millions de personnes. Mais les agriculteurs africains n’abandonnent pas. Ils s'appuient sur des techniques à la fois traditionnelles et modernes pour s'adapter au changement climatique et garantir un avenir meilleur.
Exploiter la sagesse du passé
Pendant des siècles, les agriculteurs africains ont développé des méthodes ingénieuses pour faire face aux environnements difficiles. Ces pratiques traditionnelles s’avèrent être des atouts précieux dans la lutte contre le changement climatique.
Au Zimbabwe, par exemple, les agriculteurs relancent l'utilisation de fumier organique et engrais faits maison fabriqué à partir d'excréments de bétail, d'herbe, de résidus végétaux, de restes de petits animaux, de feuilles et d'écorces d'arbres, de restes de nourriture et d'autres éléments biodégradables.
Cette pratique ancestrale contribue à améliorer la fertilité des sols et la rétention d’humidité, essentielles pour résister aux sécheresses.
Une autre technique traditionnelle utilisée est la rotation des cultures. En plantant différentes cultures dans le même champ au fil du temps, les agriculteurs peuvent contribuer à maintenir la santé des sols et à réduire le risque d’infestation de ravageurs.
Au Mali, par exemple, les agriculteurs alternent le mil et le niébé. Le millet est une culture résistante à la sécheresse qui fournit des nutriments essentiels, tandis que le niébé aide à fixer l'azote dans le sol, le rendant ainsi plus fertile.
Les agriculteurs africains utilisent également d’autres méthodes traditionnelles pour lutter contre le changement climatique. Par exemple, certains agriculteurs plantent feuilles de plantes résistantes à la sécheresse qui constituaient autrefois un plat ordinaire avant d'être jetées comme mauvaises herbes.
Ces feuilles peuvent être une source précieuse de nutrition en période de sécheresse. D'autres agriculteurs utilisent des techniques comme culture intercalaire, qui consiste à planter deux ou plusieurs cultures ensemble dans le même champ. Les cultures intercalaires peuvent contribuer à améliorer la fertilité des sols, à supprimer les mauvaises herbes et à réduire le risque de mauvaises récoltes.
Adopter l’innovation pour un avenir durable
Les agriculteurs africains adoptent également de nouvelles technologies pour améliorer leurs rendements et leur résilience face au changement climatique. Au Kenya, des scientifiques ont développé une nouvelle variété de haricot résistante à la sécheresse appelée « Nyota ».
Cette variété de haricot peut survivre avec beaucoup moins d’eau que les variétés traditionnelles, ce qui en fait un outil précieux pour les agriculteurs des zones sujettes à la sécheresse.
Une autre technologie prometteuse est l'utilisation de serres. En Somalie, les serres sont utilisées pour cultiver des légumes toute l'année. Ces serres protègent les cultures du soleil et des pluies irrégulières, créent également des emplois et améliorent la sécurité alimentaire.
Le document indique que les serres « changent la façon de vivre de certaines personnes en Somalie », car auparavant, même les légumes de base étaient importés.
Il s’agit d’une amélioration majeure pour la population somalienne, qui peut désormais cultiver sa propre nourriture et réduire sa dépendance aux importations. Les serres créent également des emplois pour les jeunes, ce qui contribue à stimuler l’économie somalienne.
L’utilisation des outils numériques est également en hausse chez les agriculteurs africains. Au Sénégal, par exemple, les agriculteurs utilisent leurs téléphones portables pour accéder aux informations météorologiques et aux prix du marché. Ces informations les aident à prendre de meilleures décisions concernant la plantation, la récolte et la vente de leurs récoltes.
En combinant sagesse traditionnelle et innovation moderne, les agriculteurs africains montrent au monde qu’il est possible de s’adapter au changement climatique et de construire un avenir plus durable.
Leurs efforts améliorent non seulement leurs propres moyens de subsistance, mais garantissent également la sécurité alimentaire de millions de personnes à travers le continent.
Ceci n’est qu’un aperçu des nombreuses façons dont les agriculteurs africains s’adaptent au changement climatique. Grâce à des investissements continus dans la recherche, le développement et les services de vulgarisation, les agriculteurs africains peuvent devenir encore plus résilients face aux défis climatiques. Leur réussite sera essentielle pour garantir la sécurité alimentaire d’une population croissante dans un monde en évolution.
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