À la fin de la saison des pluies, les niveaux d’eau des aquifères étaient encore extrêmement bas, c’est pourquoi les autorités de Mexico ont réduit leur consommation d’eau.
Niveaux d’eau extrêmement bas à Mexico
Sur les rives du réservoir de Villa Victoria, un rappel de la grave sécheresse est montré : dix blocs de béton, autrefois utilisés comme ancres de bateau, cuisent désormais sous le soleil implacable, révélant le manque d’eau alarmant du réservoir. Gabriel Bejarano, vétérinaire, montre du doigt une clôture située à une centaine de mètres du bord de l’eau, soulignant que l’eau devrait généralement atteindre la hauteur des blocs. Il s’agit du niveau d’eau le plus bas observé depuis une décennie depuis le retour de Bejarano à la ferme de son grand-père.
L’amenuisement de la rive nord de ce lac près de Toluca suscite de vives inquiétudes pour la ville de Mexico, située à 125 kilomètres à l’ouest. La Villa Victoria, qui atteint généralement un tiers de sa capacité habituelle, aux côtés de deux autres réservoirs frappés par la sécheresse, constitue l’élément vital du système Cutzamala. Ce système fournit de l’eau à plus de 20 millions de personnes et se situe actuellement à un niveau sans précédent pour cette période de l’année, ce qui pose un défi crucial pour la région.
La diminution de la saison des pluies au Mexique exacerbe la crise, laissant peu de temps aux réservoirs pour se reconstituer. La Commission nationale de l’eau a imposé des restrictions d’eau de 8 % sur le système de Cutzamala, soulevant des inquiétudes quant aux limites hivernales plus strictes à Mexico et à Toluca.
La ville de Mexico dépend fortement de ces réservoirs, fournissant plus d’un quart de son approvisionnement en eau. Le reste provient de l’aquifère en voie d’épuisement de la vallée du Mexique. Les zones disposant de sources d’eau alternatives limitées et dépendant des réservoirs seront confrontées aux pénuries les plus graves, ce qui jettera une incertitude quant à leur avenir.
Consommation et approvisionnement en eau restreints
Selon le Service météorologique national, 75 % du Mexique est actuellement aux prises avec une sécheresse généralisée, avec une sécheresse « extrême » dans le centre et le nord du Mexique et une sécheresse « exceptionnelle » à Durango et à San Luis Potosí. La distribution d’eau d’urgence par camions est en cours à Durango et 40 millions de litres ont été envoyés à huit autres États touchés par la sécheresse.
Au lac Pátzcuaro, un lieu touristique populaire du Michoacán, les faibles niveaux d’eau menacent la navigation et le tourisme. La ville de Mexico a connu des pénuries d’eau juste avant la saison des pluies ces dernières années, l’année 2021 étant marquée par une grave sécheresse qui a été en partie atténuée par les pluies estivales.
La fin d’une saison des pluies perturbée
El Niño a perturbé les conditions météorologiques habituelles cette année, créant un cisaillement du vent dans le golfe du Mexique, comme l’explique Tereza Cavazos, professeur d’océanographie. Même si nous ne pouvons pas attribuer uniquement l’été plus sec au changement climatique, cela correspond aux tendances mondiales liées au réchauffement de la planète, selon David K. Adams, un scientifique atmosphérique.
Le changement climatique intensifie également le phénomène El Niño. Manuel Perló Cohen, urbaniste, prévient que la fenêtre de réapprovisionnement en pluie se ferme rapidement et que novembre et décembre apportent généralement beaucoup moins de pluie que les mois d’été. Il prédit des pénuries d’eau et des souffrances pour de nombreuses personnes à Mexico en raison de ce problème imminent.