La pollution mondiale par les fumées causée par les incendies de paysage affecte plus de 2 milliards de personnes, selon une étude

La pollution par la fumée est une forme de pollution atmosphérique qui se produit lorsque des gaz nocifs, des particules de poussière et des polluants s’échappent dans l’atmosphère à la suite d’un incendie.

Elle peut avoir de graves conséquences sur la santé humaine, comme l’augmentation du risque de maladies respiratoires et cardiovasculaires, ainsi que sur l’environnement, comme contribuer au changement climatique et réduire la visibilité.

Une étude récente menée par des scientifiques australiens a révélé l’augmentation alarmante de la pollution par la fumée provoquée par les incendies de paysages à travers le monde au cours des deux dernières décennies et ses implications pour la population mondiale et la santé publique.

Comment les scientifiques ont-ils mesuré la pollution mondiale par la fumée ?

L’étude, publiée dans la revue Nature, a été dirigée par les professeurs Yuming Guo et Shanshan Li, de l’École de santé des populations et de médecine préventive de l’Université Monash.

Les chercheurs ont utilisé une approche d’apprentissage automatique pour estimer la pollution atmosphérique quotidienne mondiale due à tous les incendies de 2000 à 2019, sur la base des données provenant de modèles de transport de produits chimiques, de stations de surveillance au sol et de données météorologiques maillées.

Les chercheurs se sont concentrés sur deux polluants majeurs émis par les incendies : les particules (PM) et l’ozone.

Les PM sont un mélange de particules solides et liquides dont la taille, la composition et l’origine varient.

Les PM2,5 font référence à des particules de moins de 2,5 micromètres de diamètre, qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons et la circulation sanguine.

Pendant ce temps, l’ozone est un gaz formé par la réaction de la lumière solaire avec les oxydes d’azote et les composés organiques volatils. Il peut irriter les yeux, le nez et la gorge et endommager le système respiratoire.

Les chercheurs ont calculé les niveaux d’exposition aux PM2,5 et à l’ozone pour chaque personne dans le monde, en fonction de sa localisation et de la concentration de polluants dans l’air.

Ils ont également évalué les impacts sur la santé de la pollution par la fumée en estimant le nombre de décès et d’années de vie ajustées sur l’incapacité (DALY) attribuables à l’exposition aux PM2,5 et à l’ozone.

Quelles ont été les principales conclusions et implications de l’étude ?

L’étude a révélé que la pollution par la fumée provenant des incendies de paysage a considérablement augmenté au cours des deux dernières décennies, tant en termes de fréquence que d’intensité.

L’étude a également révélé que la pollution par la fumée touche plus de 2 milliards de personnes chaque année, chaque personne étant en moyenne exposée 9,9 jours par an.

En outre, les niveaux d’exposition étaient plus élevés dans les pays à faible revenu que dans les pays à revenu élevé et certaines régions, comme l’Afrique centrale, l’Asie du Sud-Est, l’Amérique du Sud et la Sibérie, étaient particulièrement vulnérables à la pollution par la fumée.

Selon l’étude, la pollution par la fumée a entraîné des problèmes de santé importants à travers le monde, notamment en raison de l’exposition aux PM2,5.

On estime que la pollution par la fumée était responsable d’environ 339 000 décès et de 9,7 millions d’AVCI par an entre 2000 et 2019, soit environ 7 % du total des décès et des AVCI attribuables à la pollution de l’air ambiant.

L’étude a également révélé que la pollution par la fumée avait un impact plus important sur les enfants de moins de cinq ans et les adultes de plus de 65 ans, qui sont plus sensibles aux infections respiratoires et aux maladies chroniques.

Le lien entre la pollution par la fumée et le changement climatique a également été souligné par les chercheurs, car les deux sont dus à la combustion de combustibles fossiles et aux incendies de paysages.

À titre de suggestion, les chercheurs ont déclaré que la réduction de l’albédo, ou la réflectivité de la surface de la Terre, pourrait aider, car la pollution par la fumée peut exacerber le changement climatique en augmentant les émissions de gaz à effet de serre, telles que le dioxyde de carbone et le méthane.

À l’inverse, le changement climatique peut aggraver la pollution par la fumée en augmentant la fréquence et la gravité des sécheresses, des vagues de chaleur et des incendies de forêt.

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