La Belgique est confrontée au défi de contrôler la population de ratons laveurs, une espèce envahissante originaire d’Amérique du Nord et qui constitue une menace pour la faune et la biodiversité indigènes d’Europe.
Les ratons laveurs sont des animaux agiles et adaptables qui peuvent prospérer dans divers habitats, notamment dans les zones urbaines et suburbaines.
Ce sont des mangeurs omnivores et opportunistes, consommant une variété de plantes et d’animaux, ainsi que de la nourriture humaine et des déchets. Ils sont également porteurs de maladies et de parasites pouvant affecter d’autres animaux et les humains.
Comment les ratons laveurs ont-ils envahi la Belgique ?
Les ratons laveurs ont envahi la Belgique depuis deux directions : depuis l’Allemagne et depuis la France.
Le premier groupe de ratons laveurs est venu d’Allemagne, où ils ont été introduits dans les années 1930 par le régime nazi comme gibier pour les chasseurs et comme source de fourrure.
Le deuxième groupe est venu de France, où ils ont établi une population dans les années 1960 autour d’une base aérienne américaine dans l’Aisne, après que des aviateurs américains ont relâché certains animaux qu’ils avaient ramenés comme mascottes.
À partir de ces deux sources, les ratons laveurs se sont répandus dans toute la Belgique, principalement le long des cours d’eau et à la lisière des forêts.
Selon la biologiste Vinciane Schockert, qui fait partie d’une équipe mesurant l’effet des ratons laveurs sur les espèces locales, la population de ratons laveurs en Belgique a commencé à croître de manière significative à partir de 2005 environ.
Elle a dit qu’ils ont trouvé davantage de traces et de morts sur la route de ratons laveurs, ce qui indique une plus grande présence des animaux. Elle a également attribué la croissance de la population à une série d’hivers doux, favorisant la survie et la reproduction des ratons laveurs.
Quels sont les impacts des ratons laveurs sur l’environnement et la société ?
Les ratons laveurs ont des impacts négatifs tant sur l’environnement que sur la société belge. Ils rivalisent et s’attaquent aux animaux indigènes, tels que les oiseaux, les mammifères, les amphibiens, les reptiles, les poissons et les insectes.
Ils pillent également les nids et mangent les œufs, mettant ainsi en danger la reproduction d’espèces menacées telles que la cigogne noire et l’hirondelle des sables.
Ils peuvent également transmettre des maladies et des parasites à d’autres animaux et aux humains, comme la rage, la leptospirose, les vers ronds et les puces.
Les ratons laveurs causent également des problèmes aux populations, en particulier dans les zones urbaines et suburbaines, car ils peuvent endommager les propriétés, les cultures, les jardins, les poubelles et les véhicules.
Ces « pandas poubelles » peuvent même entrer dans les maisons par les chatières ou d’autres ouvertures et voler de la nourriture ou faire des dégâts, ou même mordre ou griffer des personnes ou des animaux domestiques s’ils se sentent menacés ou coincés.
Comment la Belgique gère-t-elle le problème du raton laveur ?
Les autorités de Wallonie, la région francophone du sud de la Belgique, ont lancé un plan d’action pour gérer le problème du raton laveur.
Le plan consiste à piéger et à tirer sur des ratons laveurs individuels qui constituent une menace pour les espèces ou les habitats en voie de disparition, ainsi qu’à sensibiliser les communautés locales aux risques et aux mesures de prévention associés aux ratons laveurs.
Céline Tellier, ministre wallonne de l’Environnement, a admis qu’il était trop tard pour éradiquer la totalité de la population de plus de 50 000 ratons laveurs qui vit en Belgique.
Elle a ajouté qu’ils doivent apprendre à vivre avec eux, mais aussi à contrôler leur nombre et à éviter leur propagation. Elle a conseillé aux gens de ne pas nourrir les ratons laveurs et de protéger leur maison des effractions la nuit.
Elle a également exprimé son inquiétude quant aux questions éthiques liées à l’abattage des ratons laveurs, qu’elle a décrit comme des « bêtes mignonnes ».
Le ministre a déclaré que lorsqu’il est nécessaire de détruire certaines créatures, cela doit se faire de la manière la plus humaine possible.
Le projet a suscité des réactions mitigées de la part des écologistes et des défenseurs des droits des animaux.
Certains soutiennent l’abattage des ratons laveurs comme mesure nécessaire pour protéger la faune indigène et la biodiversité.
D’autres s’y opposent, la jugeant cruelle et inefficace, arguant qu’elle n’arrêtera pas l’invasion ni ne réduira l’impact des ratons laveurs. Ils ont proposé des solutions alternatives, comme la stérilisation, la vaccination, la relocalisation ou la coexistence.
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