Formation de mémoire des escargots aquatiques entravée par les eaux contaminées par des antibiotiques

Dans le cadre d'une découverte sans précédent, des chercheurs de l'Université d'East Anglia, en collaboration avec l'Université d'Aberystwyth, ont dévoilé les effets subtils mais profonds de la pollution par les antibiotiques sur la faune aquatique.

Cette étude révolutionnaire révèle comment une telle pollution perturbe le microbiome intestinal des escargots de bassin, entraînant des troubles de la mémoire, une découverte qui pourrait avoir des implications considérables pour notre compréhension des polluants environnementaux et de la santé cognitive.

Perturbation du microbiome : un effet d'entraînement sur la fonction cognitive

L'étude, publiée dans The ISME Journal, détaille une série d'expériences au cours desquelles des escargots d'étang ont été exposés à de fortes concentrations d'antibiotiques dans leur environnement aquatique.

Ces conditions imitent les niveaux de pollution par les antibiotiques trouvés dans les systèmes d’eau douce à l’échelle mondiale, résultat de processus de traitement des déchets inefficaces.

Les escargots, qui ont été entraînés à associer un aliment préféré à un stimulus aversif, ont démontré une différence de comportement marquée en fonction de leur exposition aux antibiotiques.

Alors que les escargots vivant dans de l’eau propre ont rapidement appris à éviter la nourriture, ceux vivant dans des eaux polluées n’ont pas fait preuve d’un tel apprentissage, ce qui indique un échec dans la formation de nouveaux souvenirs.

Le Dr Gabrielle Davidson, auteur principal de l'École des sciences biologiques de l'UEA, souligne l'importance d'un microbiome intestinal sain pour la fonction cognitive, un lien bien établi chez l'homme mais maintenant observé pour la première fois chez les escargots.

Les antibiotiques ont considérablement modifié le microbiome intestinal, réduisant ainsi l’abondance de bactéries liées à la formation d’une mémoire saine.

Cette perturbation de l’axe microbiome-intestin-cerveau, comme on l’appelle, suggère que les produits chimiques produits par les bactéries intestinales bénéfiques sont cruciaux pour la santé cérébrale et la fonction cognitive.

Vue d’ensemble : implications pour les écosystèmes aquatiques et au-delà

Les implications de cette recherche s’étendent au-delà de l’étang. La faune aquatique, souvent négligée dans les études sur la pollution et la cognition, se révèle directement affectée par les activités humaines.

Le Dr Sarah Dalesman, co-auteur de l'Université d'Aberystwyth, souligne que la mémoire joue un rôle essentiel dans la survie de ces créatures, en les aidant à reconnaître les prédateurs, à identifier les sources de nourriture et à se souvenir des partenaires.

Les interférences causées par la pollution aux antibiotiques pourraient donc avoir un effet néfaste sur leur survie et, par extension, sur l’équilibre délicat des écosystèmes aquatiques.

Cette étude constitue un appel à une réévaluation de la façon dont nous gérons les déchets et les produits chimiques que nous introduisons dans l’environnement.

Cela ouvre également de nouvelles voies de recherche sur les effets cognitifs de la pollution sur d’autres espèces, dont l’homme.

Alors que nous continuons à faire face aux conséquences de nos actions sur la planète, des études comme celle-ci sont essentielles pour nous guider vers des pratiques plus durables et une compréhension plus approfondie des liens complexes entre notre santé et celle du monde qui nous entoure.

En conclusion, les recherches menées par les équipes de l’UEA et de l’Université d’Aberystwyth mettent non seulement en lumière les effets cognitifs jusqu’alors inconnus de la pollution par les antibiotiques sur la vie aquatique, mais soulèvent également des questions importantes sur les politiques environnementales et sanitaires plus larges.

C’est un rappel poignant de l’interdépendance de toute vie et de la nécessité d’une approche holistique de la gestion de l’environnement.

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L'équipe Pacte Climat

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