Les usines de pâte à papier produisent une grande quantité de déchets organiques qui sont généralement mis en décharge ou incinérés.
Cependant, une étude récente suggère que l’épandage de ces déchets, appelés biosolides, sur le sol peut présenter de multiples avantages pour l’environnement et l’industrie.
Les biosolides peuvent atténuer les émissions de gaz à effet de serre du sol provenant de l’urée appliquée, un engrais courant, et améliorer la fertilité du sol dans une plantation de peupliers hybrides, une espèce d’arbre à croissance rapide qui peut être utilisée pour la production de bioénergie.
Les biosolides réduisent les émissions d’oxyde nitreux provenant de l’urée
L’urée est un engrais synthétique qui contient de l’azote, un nutriment essentiel à la croissance des plantes.
Cependant, lorsque l’urée est appliquée sur le sol, elle peut stimuler la production d’oxyde nitreux (N2O), un puissant gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique et à l’appauvrissement de la couche d’ozone.
Le N2O est principalement produit par les micro-organismes du sol qui utilisent l’azote comme source d’énergie ou comme sous-produit de leur métabolisme.
L’étude a révélé que l’application de biosolides au sol avant l’application d’urée peut réduire les émissions de N2O de 40 % par rapport à l’urée seule.
En effet, les biosolides peuvent constituer une source alternative de carbone organique pour les micro-organismes, réduisant ainsi leur dépendance à l’azote et donc leur production de N2O.
Les biosolides peuvent également augmenter le pH du sol, ce qui peut inhiber l’activité de certains microbes producteurs de N2O.
Les biosolides améliorent la fertilité des sols et la croissance du peuplier
Les biosolides sont riches en matière organique et en nutriments, comme le phosphore, le potassium, le calcium et le magnésium, qui peuvent améliorer la qualité et la fertilité du sol.
L’étude a montré que l’application de biosolides au sol augmentait la teneur en carbone organique, en azote total et en phosphore disponible, ainsi que la capacité de rétention d’eau du sol et la biomasse microbienne. Ces facteurs peuvent améliorer la capacité du sol à soutenir la croissance et la productivité des plantes.
L’étude a également mesuré la croissance et le rendement de peupliers hybrides, qui ont été plantés dans un sol amendé par des biosolides et fertilisés avec de l’urée.
Les résultats ont montré que les biosolides augmentaient le diamètre, la hauteur et la biomasse de la tige du peuplier de 15 %, 13 % et 18 %, respectivement, par rapport au traitement témoin.
Cela indique que les biosolides peuvent améliorer les performances des plantations de peupliers, qui peuvent fournir une source renouvelable de biomasse pour la production de bioénergie.
Les biosolides offrent une solution gagnant-gagnant pour l’environnement et l’industrie
L’étude démontre que l’épandage de biosolides d’usines de pâte à papier sur le sol peut être une solution gagnant-gagnant pour l’environnement et l’industrie.
Les biosolides peuvent contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des engrais à base d’urée, ce qui peut atténuer le changement climatique et ses impacts.
Les biosolides peuvent également améliorer la fertilité des sols et la croissance du peuplier, ce qui peut accroître la rentabilité et la durabilité de la production de bioénergie.
De plus, les biosolides peuvent détourner les déchets des décharges ou de l’incinération, ce qui peut permettre d’économiser des coûts et des ressources et de réduire la pollution environnementale.
L’étude suggère également que le taux optimal d’application de biosolides est de 10 Mg ha-1 (poids sec), ce qui permet d’obtenir un maximum d’avantages sans entraîner d’effets néfastes sur la qualité du sol ou la santé des plantes.
Cependant, l’étude reconnaît également que les effets des biosolides peuvent varier en fonction du type de sol, du climat et des espèces de cultures et que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour optimiser les pratiques de gestion des biosolides pour différents scénarios.
Ce n’est pas le seul qui explore le potentiel des biosolides comme amendement du sol.
Une autre étude a également révélé que les biosolides peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre du sol et augmenter la séquestration du carbone dans le sol dans un système de rotation blé-maïs.
Celles-ci indiquent que les biosolides peuvent constituer une ressource précieuse pour améliorer la santé des sols et la productivité des cultures, ainsi que pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture.
Article associé: Du papier plutôt que du plastique : un tourisme durable avec Asia Pulp and Paper