Les chercheurs ont découvert une grande diversité de guêpes Darwin dans une forêt tropicale humide du Brésil, contredisant la croyance de longue date selon laquelle ces guêpes préfèrent les habitats plus frais.
Les guêpes, du nom de Charles Darwin qui les a décrites pour la première fois, sont des parasitoïdes qui utilisent d’autres insectes et araignées comme hôtes pour leur progéniture.
Les chercheurs ont découvert 98 espèces de guêpes Darwin sur une montagne de la forêt tropicale atlantique brésilienne, un point chaud de biodiversité menacé par la déforestation et le changement climatique.
Que sont les guêpes Darwin et pourquoi sont-elles importantes ?
Les guêpes de Darwin sont un groupe d’insectes appartenant à la famille des Ichneumonidae, qui compte environ 25 000 espèces dans le monde.
Elles sont également connues sous le nom de guêpes ichneumon ou guêpes parasitoïdes, car elles pondent leurs œufs à l’intérieur ou sur le corps d’autres arthropodes, tels que les chenilles, les coléoptères, les mouches et les araignées.
Les larves de guêpes se nourrissent ensuite des tissus de l’hôte jusqu’à ce qu’elles soient prêtes à émerger sous forme d’adultes, tuant souvent l’hôte au cours du processus.
Les guêpes Darwin sont importantes pour l’équilibre écologique des écosystèmes, car elles régulent les populations de leurs hôtes et les empêchent de devenir nuisibles.
Ce sont également des indicateurs de santé environnementale, car ils sont sensibles aux changements d’habitat et à la pollution.
De plus, ils constituent une source d’informations biologiques et évolutives, car ils présentent une diversité remarquable de formes, de comportements et d’adaptations.
Comment les chercheurs ont-ils trouvé et identifié les guêpes Darwin ?
Les chercheurs de l’Université de York au Royaume-Uni et de l’Université fédérale de São Carlos au Brésil ont mené une étude sur les guêpes Darwin sur une montagne du parc d’État de Serra do Mar, une zone protégée de la forêt tropicale atlantique brésilienne.
Ils ont utilisé différents types de pièges pour collecter les guêpes à trois altitudes : basse (200 m), moyenne (800 m) et haute (1 400 m).
Ils ont également échantillonné les guêpes pendant deux saisons : sèche (juin à août) et humide (décembre à février).
Les chercheurs ont utilisé des méthodes morphologiques et moléculaires pour identifier les guêpes, en les comparant aux enregistrements et descriptions existants.
Ils ont constaté que les guêpes étaient plus diversifiées et plus abondantes à basse et moyenne altitude qu’à haute altitude et qu’il n’y avait pas de différence significative entre les saisons sèches et humides.
Ils ont également constaté que 75 % des guêpes ne pouvaient être attribuées à aucune espèce connue, ce qui suggère qu’elles étaient nouvelles pour la science.
Les chercheurs ont estimé qu’il y avait 98 espèces de guêpes Darwin sur la montagne, soit un nombre similaire au nombre d’espèces trouvées dans l’ensemble du Royaume-Uni.
Ils ont également calculé que la montagne pourrait abriter jusqu’à 200 espèces de guêpes Darwin, sur la base de l’extrapolation des modèles de diversité observés.
Quels sont les implications et les défis de l’étude ?
L’étude, publiée dans la revue Insect Conservation and Diversity, remet en question l’hypothèse selon laquelle les guêpes de Darwin ne conviennent pas aux tropiques et montre qu’elles sont plus diversifiées et plus répandues qu’on ne le pensait auparavant.
L’étude souligne également l’importance de la forêt tropicale atlantique brésilienne en tant que point chaud de la biodiversité et la nécessité de la protéger et de la restaurer contre les menaces de déforestation et de changement climatique.
Les chercheurs ont reconnu que leur étude comporte certaines limites et défis, tels que la difficulté d’identifier les guêpes, le manque de connaissances sur leur biologie et leur écologie, ainsi que l’impact potentiel des activités humaines sur leurs populations.
Ils ont appelé à davantage de recherche et de collaboration pour explorer la diversité et la répartition des guêpes Darwin sous les tropiques et pour comprendre leur rôle et leur fonction dans les écosystèmes.
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