Cinq grandes sociétés pétrolières poursuivies en justice pour prétendue minimisation des risques liés aux combustibles fossiles en Californie

L’État de Californie a poursuivi en justice cinq grandes sociétés pétrolières, les accusant de minimiser les risques présentés par les combustibles fossiles.

L’affaire, déposée vendredi devant la Cour supérieure de San Francisco, désigne Exxon Mobil, Shell, BP, ConocoPhillips et Chevron comme défendeurs.

Il s’agit du litige le plus important visant à mettre en lumière l’industrie des combustibles fossiles et à demander la création d’un fonds pour compenser les coûts futurs causés par les calamités liées au climat.

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Le risque lié aux combustibles fossiles minimisé

Selon la plainte de 135 pages, les entreprises savent depuis au moins les années 1960 que la combustion de combustibles fossiles réchauffera la planète et modifiera le climat, mais elles ont minimisé ces inquiétudes dans les commentaires publics et dans le marketing.

Le rapport affirmait également que les scientifiques des sociétés savaient dès les années 1950 que les conséquences climatiques seraient catastrophiques et que les populations et les gouvernements ne disposaient que de peu de temps pour réagir.

Au lieu de cela, le procès affirme que les industries ont lancé une campagne de désinformation dans les années 1970 pour rejeter un consensus scientifique croissant sur le changement climatique et contester les dangers liés au changement climatique.

« Les dirigeants des sociétés pétrolières et gazières savaient depuis des décennies que la dépendance aux combustibles fossiles entraînerait ces résultats catastrophiques, mais ils ont caché cette information au public et aux décideurs politiques en diffusant activement de la désinformation sur le sujet », peut-on lire dans la plainte de 135 pages.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a déclaré dans un message sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, que les compagnies pétrolières devraient être tenues responsables.

« Les grandes sociétés pétrolières nous ont menti en dissimulant le fait qu’elles savaient depuis longtemps à quel point les combustibles fossiles qu’elles produisent sont dangereux pour notre planète. Cela a été des décennies de dégâts et de tromperies », a-t-il ajouté.

La politique climatique devrait être débattue au Congrès

En réponse, l’American Petroleum Institute a déclaré que la politique climatique devrait être débattue au Congrès plutôt que devant les tribunaux.

Shell a fait écho à la déclaration selon laquelle les tribunaux ne constituent pas l’arène appropriée pour lutter contre le réchauffement climatique.

Depuis le début du cycle actuel de litiges environnementaux contre les entreprises de combustibles fossiles, l’industrie a tenté d’éviter les audiences des tribunaux d’État pour des raisons de procédure.

En mai, la Cour suprême des États-Unis a refusé d’entendre un appel dans deux affaires, indiquant qu’elles pourraient aller de l’avant.

L’action en justice montre les ravages causés par le changement climatique en Californie, notamment des températures record, des incendies de forêt et des sécheresses.

Ces actions s’inspirent de cas couronnés de succès contre Big Tobacco et l’industrie pharmaceutique dans le cadre de l’épidémie d’opioïdes.

Le procès de Bonta ne vise pas le remboursement de dommages spécifiques liés à des événements, mais plutôt la création d’un fonds destiné à financer le rétablissement suite à des événements météorologiques extrêmes ainsi que les initiatives d’atténuation et d’adaptation dans tout l’État.

Richard Wiles, président du Center for Climate Integrity, a déclaré que la décision de la Californie de poursuivre les grandes compagnies pétrolières en justice est un moment décisif dans la lutte juridique en pleine expansion visant à tenir les grands pollueurs responsables de décennies de mensonges climatiques.

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