Alliés microscopiques : une étude montre que les algues et les bactéries travaillent ensemble pour lutter contre le changement climatique

La lutte contre le changement climatique évoque souvent des images d’imposantes éoliennes, de parcs solaires tentaculaires ou de machines futuristes de captage du carbone. Pourtant, sous la surface de nos océans et dans les recoins humides de nos sols, une révolution silencieuse se prépare.

Les algues vertes, ces organismes en apparence simples, ont conclu une alliance inattendue avec un complice microscopique : les bactéries.

Ce partenariat improbable, forgé au creuset de l’évolution, recèle un immense potentiel pour atténuer le changement climatique et favoriser un avenir plus vert.

Une alliance inattendue : comment les algues vertes et les bactéries s’associent pour sauver la planète

Les algues vertes, les petites centrales électriques du monde aquatique, sont les champions du puits de carbone de la nature.

Ils utilisent la lumière du soleil et le dioxyde de carbone pour alimenter leur croissance, éliminant ainsi efficacement ce puissant gaz à effet de serre de l’atmosphère.

Cependant, leur efficacité peut être entravée par des conditions environnementales difficiles et par la concurrence de bactéries nocives. Entrez en scène, les alliés bactériens. Ces partenaires microscopiques, résidant souvent dans les cellules mêmes des algues, constituent un système de soutien crucial.

Un exemple en est la relation symbiotique entre les algues vertes Chlamydomonas reinhardtii et la bactérie Mycétocola lacteus.

M. lacteus agit comme un garde du corps, produisant des substances qui protègent C. reinhardtii contre les toxines environnementales nocives et les bactéries prédatrices.

Ce bouclier protecteur permet aux algues de se développer et de maximiser leur potentiel d’absorption du dioxyde de carbone. En retour, C. reinhardtiigrâce au processus de photosynthèse, produit un flux constant de sucres et de nutriments essentiels qui M. lacteus ne peut pas synthétiser seul. Cet échange mutuellement bénéfique assure la survie et la prospérité des deux partenaires.

L’importance de ce partenariat s’étend bien au-delà du domaine microscopique. Des populations d’algues saines, renforcées par leurs alliés bactériens, peuvent améliorer considérablement le processus naturel de séquestration du carbone.

Des études ont montré que les consortiums algues-bactéries peuvent présenter un taux d’absorption du dioxyde de carbone beaucoup plus élevé que les algues seules.

Cela se traduit par une élimination plus efficace de ce gaz à effet de serre de l’atmosphère, atténuant potentiellement les effets du changement climatique.

Le potentiel des partenariats algues-bactéries pour un avenir plus vert

Les chercheurs explorent désormais activement les moyens de tirer parti de cette alliance naturelle au profit de l’environnement.

Une piste prometteuse est le développement de systèmes algues-bactéries « sur mesure ». En comprenant les voies de communication spécifiques et les échanges métaboliques au sein de ces partenariats, les scientifiques espèrent optimiser ces interactions.

Cela pourrait impliquer l'introduction de souches bactériennes spécifiques dotées de propriétés protectrices améliorées ou la manipulation de la constitution génétique des algues pour une croissance plus rapide et une absorption plus élevée de dioxyde de carbone.

Par ailleurs, les chercheurs étudient la faisabilité de cultiver ces consortiums algues-bactéries dans des bioréacteurs à grande échelle.

Ces environnements contrôlés pourraient fournir des conditions idéales pour maximiser le captage du carbone tout en minimisant la concurrence des organismes indésirables. Le dioxyde de carbone biocapté pourrait ensuite être stocké sous terre ou même converti en biocarburants précieux.

Le potentiel des partenariats algues-bactéries s’étend au-delà du captage du carbone. Certaines souches bactériennes associées aux algues sont connues pour produire des bioproduits précieux, tels que les bioplastiques et les nutraceutiques.

L’exploration et l’exploitation de ces capacités pourraient conduire à un avenir plus durable, en remplaçant les produits à base de pétrole par des alternatives écologiques dérivées de cette alliance naturelle.

Même si la recherche sur les partenariats algues-bactéries en est encore à ses débuts, elle est extrêmement prometteuse pour lutter contre le changement climatique et créer un avenir plus durable.

En favorisant cette collaboration naturelle, nous pouvons libérer le potentiel caché de ces minuscules organismes et leur donner les moyens de jouer un rôle important dans la sauvegarde de notre planète.

L’avenir de notre lutte contre le changement climatique pourrait bien résider dans la danse microscopique entre les algues vertes et leurs alliées bactériennes.

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