Quels outils économiques peuvent favoriser la transition énergétique ?

Depuis plus de vingt ans, des économistes font des propositions aux gouvernements pour la mise en œuvre de politiques visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique. Celles-ci portent sur la fiscalité, la mise en place de « marchés de certificats d’émissions », les politiques industrielles sectorielles, les consommations, le financement de la transition énergétique, des réglementations, etc.

Les propositions fiscales se concentrent sur des taxes à la consommation de carbone ou sur les émissions de CO2. Taxer ces dernières devrait, dans cette perspective, inciter les acteurs économiques, producteurs comme consommateurs, à rechercher des solutions alternatives ou sobres en énergies carbonées. Il s’agit, pour les économistes, de combattre le bas coût des énergies fossiles en le renchérissant par des taxes afin de décourager leur utilisation et de favoriser les énergies décarbonées.

Les « marchés » du carbone constituent un autre outil économique qui passe par leur création ex nihilo par les autorités publiques. Les gouvernements de l’Union européenne peuvent ainsi soumettre les entreprises de l’énergie, de la sidérurgie, ou d’autres secteurs industriels fortement émetteurs, à un plafond global d’émissions de CO2. Puis à une distribution de cette quantité totale d’émissions aux différents industriels. Ensuite, chaque entreprise peut respecter son quota de deux manières. Soit directement, en diminuant ses émissions au moins jusqu’au quota, soit en achetant des certificats d’émissions auprès d’un autre industriel qui, en faisant passer les siennes sous la barre de son propre quota, sera en mesure de négocier la vente de ses certificats.

Les politiques industrielles sectorielles reposent sur des décisions négociées ou imposées par les pouvoirs politiques. Un État peut, par exemple, imposer des quotas d’émissions ou des technologies propres à des entreprises privées (fixer des plafonds d’émissions de CO2 par kilomètre pour les moteurs de voiture ou les centrales électriques…), ou prendre en main lui-même ces entreprises et donner à leurs dirigeants des objectifs climatiques à atteindre.

Les propositions de financement consistent à réorienter l’épargne des particuliers des pays riches vers des activités économiques décarbonées, à mettre sur pied des crédits attractifs pour les travaux d’isolation des habitations, à créer de la monnaie pour des projets climatiques (avec le slogan « Si le climat était une banque il serait déjà sauvé », en référence aux crédits publics massifs mobilisés pour sauver les banques privées lors de la crise financière de 2008). Pour l’instant, le seul élément du trio mis en place est celui des crédits attractifs (voire subventionnés fiscalement) pour l’isolation des bâtiments dans certains pays riches comme la France, mais ce mouvement est encore trop timide.

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