Dans une démarche sans précédent, le Panama se prépare à évacuer la première de ses communautés insulaires, Gardi Sugdub, face à l'élévation du niveau de la mer, conséquence directe du changement climatique.
Cet effort de relocalisation est un aperçu d’un avenir où des populations entières pourraient devoir migrer en raison de changements environnementaux.
Une nouvelle aube pour Carti Sugtupu
Alberto Lopez, un habitant de Carti Sugtupu âgé de 72 ans, se réveille avec de l'eau autour des chevilles. Sa maison, comme beaucoup d’autres sur l’île, est inondée – un phénomène régulier qui a motivé une initiative de relocalisation menée par le gouvernement.
Carti Sugtupu, une petite île de la région autochtone de Guna Yala, abrite 1 200 habitants autochtones. L'île, qui ne dépasse pas cinq terrains de football, devrait être submergée d'ici 2050 en raison de l'élévation du niveau de la mer provoquée par le réchauffement climatique.
Cette communauté est la première au Panama à être déplacée à cause du changement climatique, et depuis lundi, les habitants ont déplacé leurs biens vers Nuevo Carti, une colonie construite par le gouvernement sur le continent.
La vie à Carti Sugtupu était marquée par la simplicité et la proximité avec la nature. Les habitants, principalement des pêcheurs, vivaient dans des conditions de surpeuplement et avec des services limités. Leurs maisons, souvent inondées, manquaient des équipements de base comme des toilettes et une électricité constante.
En revanche, Nuevo Carti offre des conditions de vie améliorées avec des maisons de deux chambres, de l'eau potable et de l'électricité. Malgré de meilleures installations, la transition est douce-amère pour les insulaires.
« Nous sommes tristes parce que si cette île disparaît, une partie de notre cœur, de notre culture, disparaît avec elle », a partagé Lopez, reflétant le sentiment de nombreuses personnes qui ont élu domicile sur l'île depuis des générations.
Vue d’ensemble : une préoccupation mondiale
La situation au Panama n’est pas isolée. Les communautés côtières du monde entier sont confrontées à des menaces similaires liées au changement climatique.
L’évacuation de Carti Sugtupu nous rappelle brutalement la nécessité urgente d’une action mondiale pour atténuer les effets du changement climatique et protéger les populations vulnérables.
Alors que le monde suit les événements qui se déroulent au Panama, il devient clair que les marées montantes ne remodèlent pas seulement les côtes, mais aussi la vie et la culture de ceux qui les habitent.
L'histoire des habitants de Carti Sugtupu témoigne de la résilience et de l'adaptabilité humaines face aux défis environnementaux.
Cependant, cela souligne également la nécessité de trouver des solutions durables pour préserver notre planète pour les générations futures.
Efforts de réinstallation du gouvernement
Le gouvernement panaméen s'est lancé dans un important projet de relocalisation du peuple indigène Guna de Gardi Sugdub, qui est confronté à la menace existentielle de voir son île submergée en raison de l'élévation du niveau de la mer.
Cette initiative, une réponse directe aux effets néfastes du changement climatique, consiste à déplacer la communauté vers un village nouvellement construit nommé Isber Yala sur le continent.
Le nouveau site, développé au coût de 12 millions de dollars, comprend des équipements modernes tels que des maisons de deux chambres, de l'eau potable et de l'électricité, ainsi que des espaces de rassemblement culturel conçus dans le style traditionnel Guna.
Si cette décision promet une amélioration des conditions de vie, elle présente également des défis tels que garantir l’accès à l’eau et à un assainissement adéquat, et suscite des émotions mitigées parmi les insulaires, qui doivent laisser derrière eux une partie de leur patrimoine.
Cette mesure proactive du gouvernement crée un précédent pour les futures réinstallations d'autres communautés côtières vulnérables, soulignant la nécessité d'une planification globale et de la participation des communautés pour relever les défis complexes posés par le changement climatique.