Des enquêtes sur les zones humides révèlent des épidémies potentielles de grippe aviaire

Les zones humides abritent une riche diversité de vie, mais elles peuvent aussi receler des secrets mortels. Les scientifiques ont découvert que certaines zones humides du nord des États-Unis contiennent des virus de la grippe aviaire qui peuvent survivre des mois dans l’eau et infecter les oiseaux et d’autres animaux.

Cela pourrait constituer une menace pour la faune et la santé humaine, d’autant plus que le changement climatique et la perte d’habitat altèrent les écosystèmes des zones humides.

Combien de temps les virus de la grippe aviaire peuvent-ils survivre dans l’eau ?

La grippe aviaire, ou grippe aviaire, est une infection virale qui touche les oiseaux sauvages et domestiques. Certaines souches de grippe aviaire peuvent également infecter les humains et d’autres animaux, représentant une menace potentielle pour la santé publique et le bien-être animal.

Mais comment ces virus circulent-ils et persistent-ils dans l’environnement, notamment dans les zones humides où vivent et migrent de nombreux oiseaux aquatiques ?

Une étude récente menée par des chercheurs du United States Geological Survey (USGS) a apporté un certain éclairage sur cette question. En combinant des expériences en laboratoire et sur le terrain, ils ont montré que les virus de la grippe aviaire excrétés par les canards sauvages peuvent rester infectieux pendant plus de sept mois dans les eaux de surface des zones humides du nord des États-Unis.

Cela suggère que ces zones pourraient servir de réservoirs environnementaux pour les agents pathogènes tandis que les oiseaux hivernent dans des zones plus au sud.

Les chercheurs ont collecté des échantillons d’eau dans trois complexes de zones humides en Alaska, au Minnesota et au Wisconsin, où ils avaient déjà détecté des virus de la grippe aviaire chez les canards.

Ils ont ensuite testé les échantillons pour vérifier la présence et la viabilité des virus à l’aide de méthodes moléculaires et de culture. Ils ont découvert que les virus de la grippe aviaire étaient détectables dans 23 % des échantillons d’eau et que 25 % de ces échantillons contenaient des virus vivants susceptibles d’infecter les cellules en laboratoire.

La durée de survie la plus longue du virus était de 209 jours, ce qui est beaucoup plus long que les estimations précédentes de quelques jours à quelques semaines.

L’étude a également révélé que la survie des virus de la grippe aviaire dans l’eau dépendait de plusieurs facteurs, tels que la température, la salinité, le pH et la matière organique.

Les virus ont tendance à survivre plus longtemps dans une eau plus froide, plus fraîche et plus acide, ainsi que dans une eau contenant des niveaux plus élevés de carbone organique dissous.

Ces conditions sont typiques des zones humides du Nord, particulièrement en hiver, lorsque l’eau est gelée et protégée du soleil et de la dégradation microbienne.

Pourquoi est-ce important pour la faune et la santé humaine ?

Les résultats de l’étude ont des implications importantes pour la compréhension de l’écologie et de l’épidémiologie des virus de la grippe aviaire. Ils ont suggéré que les zones humides pourraient servir de source d’infection pour les oiseaux migrateurs qui arrivent au printemps et en été, les exposant potentiellement à des souches nouvelles ou différentes du virus.

Cela pourrait augmenter le risque d’évolution et d’adaptation du virus, ainsi que la possibilité de transmission inter-espèces à d’autres animaux et aux humains.

Les chercheurs ont souligné que les virus de la grippe aviaire détectés dans les zones humides sont pour la plupart faiblement pathogènes, ce qui signifie qu’ils provoquent des symptômes légers, voire inexistants, chez les oiseaux et présentent un faible risque pour les humains.

Cependant, ils ont également noté que certains de ces virus ont le potentiel de devenir hautement pathogènes, ou plus virulents, par le biais de mutations ou de réassortiments génétiques.

Par conséquent, la surveillance de la présence et de la diversité des virus de la grippe aviaire dans les zones humides et la sauvagine est cruciale pour la détection précoce et la prévention des épidémies.

L’étude souligne également la nécessité de mener davantage de recherches sur le rôle de l’environnement dans la transmission et la persistance des virus de la grippe aviaire.

Par exemple, comment différents types de zones humides, naturelles ou artificielles, affectent-ils la survie du virus ? Comment les changements environnementaux, tels que le changement climatique ou la perte d’habitat, influencent-ils la dynamique des virus ? Comment d’autres organismes aquatiques, comme les poissons ou les insectes, interagissent-ils avec les virus ?

Telles sont quelques-unes des questions que les futures études pourraient aborder pour mieux comprendre et gérer le risque de grippe aviaire dans les zones humides et au-delà.

Article associé: Les humains peuvent communiquer avec les chats en clignant lentement des yeux et en utilisant d’autres gestes faciaux

Photo of author

L'équipe Pacte Climat

Pacte pour le Climat
Newsletter Pacte pour le Climat