Les oiseaux sont désorientés pendant la saison migratoire en raison des tempêtes solaires qui frappent le champ magnétique terrestre et déforment la boussole naturelle des oiseaux.
Saison de migration et champ magnétique
Des chercheurs de l’Université du Michigan ont révélé que les oiseaux migrateurs, comme les oies, les cygnes, les bécasseaux et les grives, dépendent du champ magnétique terrestre pour naviguer pendant leurs migrations. Cependant, lorsque l’activité solaire génère un rayonnement électromagnétique et des particules chargées qui interfèrent avec le champ magnétique de la planète, ces oiseaux se retrouvent souvent désorientés ou perdus.
Le vagabondage des oiseaux a été lié à de telles perturbations causées par l’activité solaire. Ces résultats, basés sur de nombreux ensembles de données à long terme, établissent un lien jusqu’alors inconnu entre la migration nocturne des oiseaux et les perturbations géomagnétiques. Cette recherche met en lumière l’impact de la météo spatiale sur le comportement des oiseaux migrateurs, soulignant l’importance du champ magnétique terrestre dans leur navigation.
Perturbations géomagnétiques
En utilisant un ensemble de données de 23 ans qui ont suivi la migration des oiseaux à travers les grandes plaines américaines, une route migratoire importante s’étendant sur plus de mille kilomètres du Texas au Dakota du Nord, les chercheurs ont découvert des informations cruciales. Ce corridor héberge une population d’oiseaux diversifiée, dont 73 % sont des oiseaux percheurs (comme les grives et les parulines), 12 % sont des oiseaux de rivage (y compris les bécasseaux et les pluviers) et 9 % sont des oiseaux aquatiques comme les canards, les oies et les cygnes.
L’équipe a exploité les données de 37 stations radar NEXRAD dans cette voie de migration centrale, rassemblant 1,7 million d’analyses à l’automne et 1,4 million au printemps. Ils ont corrélé ces données radar avec un indice de perturbation géomagnétique personnalisé, qui quantifiait le changement horaire maximal des conditions magnétiques. Leur principal défi consistait à condenser des années d’observations du champ magnétique au sol dans cet indice, ce qui nécessitait une évaluation et une validation rigoureuses de la qualité des données.
Les chercheurs ont utilisé deux modèles statistiques, tenant compte de la météo, de l’heure de la nuit, de la longitude et de la latitude, pour examiner l’impact des perturbations géomagnétiques sur la migration des oiseaux sur cette voie critique.
Météo spatiale imprévisible
Les champs magnétiques sont parfois perturbés par les sursauts solaires, affectant la navigation des oiseaux et conduisant les vagabonds à apparaître loin de leur aire de migration. Les obstacles artificiels, comme les lumières, peuvent également avoir des conséquences désastreuses. Récemment, près de 1 000 oiseaux chanteurs ont tragiquement péri à Chicago lorsqu’ils ont dévié de leur route au-dessus du lac Michigan et sont entrés en collision avec les fenêtres éclairées du centre de congrès McCormick Place en raison de conditions météorologiques défavorables.
Les chercheurs ont découvert que lors de perturbations météorologiques spatiales, moins d’oiseaux migrent. Ceux qui le font ont tendance à dériver avec le vent plutôt que de lutter contre les vents latéraux, surtout en automne. Ben Winger, auteur principal et professeur adjoint au Département d’écologie et de biologie évolutive de l’UM, a noté que leurs résultats confirment une diminution de l’intensité de la migration lors de fortes perturbations géomagnétiques.
Cette étude offre un aperçu écologique des impacts plus larges de la météo spatiale sur la dynamique de migration, complétant des recherches approfondies sur les mécanismes de magnétoréception animale.
Effort de vol pendant les tempêtes solaires
Dans leur étude, les chercheurs ont observé une réduction de 25 % de l’effort de vol contre le vent sous un ciel nuageux lors de fortes tempêtes solaires en automne. Cela implique que les signaux célestes obscurcis et les perturbations magnétiques peuvent gêner la navigation des oiseaux. L’auteur principal, Eric Gulson-Castillo, doctorant à l’UM, a indiqué que moins d’oiseaux migrent lors de perturbations géomagnétiques, particulièrement confrontés à des difficultés de navigation, notamment par temps nuageux en automne. Par conséquent, les oiseaux peuvent s’aligner davantage sur le vent, économisant ainsi de l’énergie.
Cette recherche souligne comment les facteurs environnementaux, notamment les perturbations géomagnétiques imperceptibles ou les tempêtes solaires, influencent les comportements animaux et les schémas de déplacement des populations.