Les tuyaux de sortie de la rivière à l'intérieur du barrage de Glen Canyon font l'objet d'un travail de réparation de 9 millions de dollars, mais les groupes de conservation souhaitent voir des changements plus permanents au lac Powell.
Les responsables fédéraux de l'eau vont réparer un ensemble de canalisations peu utilisées au sein du barrage de Glen Canyon après avoir découvert des dégâts plus tôt cette année. Ces canalisations, appelées ouvrages de sortie du fleuve, ont attiré l'attention des observateurs du fleuve Colorado ces dernières années. Si le niveau du lac Powell baisse encore davantage, elles pourraient être le seul moyen de faire passer l'eau du deuxième plus grand réservoir du pays aux 25 millions de personnes en aval du barrage.
Le Bureau of Reclamation utilisera 8,9 millions de dollars provenant de la loi bipartite sur les infrastructures pour appliquer un nouveau revêtement sur les quatre canalisations, qui ont été initialement recouvertes il y a plus de 60 ans. Les groupes de protection de la nature estiment cependant que le Bureau of Reclamation devrait consacrer son attention et ses finances à des réparations plus importantes et à plus long terme pour le barrage.
« Le ruban adhésif et le fil de fer ne fonctionneront pas à long terme », a déclaré Kyle Roerink, directeur exécutif de l'association à but non lucratif Great Basin Water Network. « Ces efforts à court terme sont myopes dans le grand schéma des choses. »
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Les ouvrages de drainage du fleuve avaient été conçus à l'origine pour évacuer l'excès d'eau lorsque le réservoir approchait de sa pleine capacité. Aujourd'hui, le lac Powell est confronté à un problème différent : des niveaux d'eau extrêmement bas.
Après plus de deux décennies de sécheresse et de demande constante en eau en raison du changement climatique, le réservoir est rempli à moins de 40 %. Il n’était rempli qu’à 22 % en 2023.
Actuellement, l'eau passe par des générateurs hydroélectriques à l'intérieur du barrage de Glen Canyon avant de se déverser dans le fleuve Colorado. Les experts en eau craignent que la diminution des réserves et une demande insoutenable continuent à épuiser le lac Powell, amenant le haut du réservoir sous les prises d'eau des générateurs.
Non seulement une telle baisse mettrait en péril la production d’électricité pour environ 5 millions de personnes dans sept États, mais elle ferait des ouvrages de sortie du fleuve le seul moyen de faire passer l’eau du lac Powell à l’autre côté du barrage.
Les canalisations ne peuvent transporter qu'une quantité relativement faible d'eau. Si elles deviennent le seul moyen de faire passer l'eau à travers le barrage, les États du bassin supérieur du fleuve Colorado (Colorado, Wyoming, Nouveau-Mexique et Utah) pourraient manquer à leur obligation légale de longue date de partager une certaine quantité d'eau avec leurs voisins en aval chaque année.
Cela pourrait signifier moins d’eau pour des villes comme Las Vegas, Phoenix et Los Angeles, ainsi que pour d’immenses districts agricoles qui mettent des légumes dans les épiceries à travers le pays.
Les récentes augmentations du niveau d'eau du lac Powell sont principalement dues à des hivers enneigés successifs, qui, selon les experts du climat, deviennent de plus en plus rares.
Les groupes de protection de l’environnement font pression sur les décideurs politiques pour qu’ils freinent la demande. Certains défenseurs de l’environnement leur demandent d’envisager de drainer complètement le lac Powell et de stocker son eau ailleurs.
« Nous devons commencer à planifier pour un fleuve avec moins d’eau », a déclaré Eric Balken, directeur exécutif de l’Institut Glen Canyon, une organisation à but non lucratif. « Cela signifie qu’il faut repenser radicalement les infrastructures qui ont été construites pour un fleuve beaucoup plus grand. Alors que le changement climatique et la surexploitation continuent d’exercer une pression sur ce système fluvial, les limites de la plomberie du barrage Glen Canyon deviendront de plus en plus problématiques. »
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